Ledocument : "Charles BAUDELAIRE (1821-1867) (Recueil : Les fleurs du mal) - Spleen : Je suis comme le roi d'un pays pluvieux" compte mots. Pour le tĂ©lĂ©charger en entier, envoyez-nous lâun de vos travaux scolaires grĂące Ă notre systĂšme gratuit dâĂ©change de ressources numĂ©riques ou achetez-le pour la somme symbolique dâun euro.
Jesuis comme le roi dâun pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant trĂšs vieux, Qui, de ses prĂ©cepteurs mĂ©prisant les courbettes, Sâennuie avec ses chiens comme avec dâautres bĂȘtes. Rien ne peut lâĂ©gayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon. Du bouffon favori la grotesque ballade
[Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieuxNo matter what we breed, we still are made of greed Lazarus O'DohertyWatch this madness burning out the way Sous-espĂšce Walker Berger MalinoisCapacitĂ© particuliĂšre //Sur l'Ăźle depuis Quelques mois dĂ©but 2021Situation maritale un mariage jamais vraiment terminĂ© et une douce blonde en train de lui voler son coeurJob aucun encore, le temps de se remettre de ses Ă©motionsQG RĂ©apparu en Ecosse, il erre Ă Edimbourg depuis que la brume l'a recrachĂ©Alignement neutre, il veut juste la paix pour lui et les siensCopyright //Messages 13Date d'inscription 01/05/2021Sujet [Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieux â Mer 26 Mai - 1132 Une destinĂ©e un peu funĂšbre quand t'as personne sur qui compter; caresser les tĂ©nĂšbres c'est peut-ĂȘtre apprendre Ă les dompterthe song & the song & the songft Esther McGuinnessLook, mom, a doggo » La mĂšre de famille tourna la tĂȘte, jappa comme une bĂȘte frappĂ©e, et attrappant sa progĂ©niture, partit dans lâautre sens Ă grandes enjambĂ©es. Et lui resta lĂ , sac Ă puce Ă©chouĂ© sur le pavĂ©, grands yeux tristes contemplant un monde qui pour une moitiĂ©, le craignait, et pour lâautre, lâĂ©vitait comme la pauvre bĂȘte quâil fallait reconnaĂźtre quâil semblait tout droit sorti de lâenfer, tout en nerfs et en muscles, sec et osseux, ses cĂŽtes dansant sous le pelage sale Ă chaque pas. Depuis combien de temps la brume lâavait-elle recrachĂ©, sale et Ă©tourdi, comme si mĂȘme elle sâĂ©tait trouvĂ©e incapable de le digĂ©rer ? Lui-mĂȘme nâaurait su le dire. Il ne savait mĂȘme plus qui il Ă©tait, ni mĂȘme ce quâil Ă©tait. Il sommeillait sous lâinstinct, quelque chose de plus profond, de plus complexe, mais son ĂȘtre tout entier avait Ă©tĂ© si profondĂ©ment blessĂ© dans sa chair et dans son Ăąme que tout avait Ă©tĂ© enfoui profondĂ©ment au point quâil ne subsistait plus que cet irascible instinct de survie. Le reste de lâhistoire nâavait Ă©tĂ© quâerrance et violence. Animale ou humaine. Survivre Ă©tait un combat de tous les jours dont il portait les traces sanglantes Ă mĂȘme la peau, couvrant des plus anciennes qui peinaient Ă se refermer. Il Ă©tait devenu un de ces chiens de rues, grand Malinois de charbon et de colĂšre, la babine levĂ©e en avertissement il restait derriĂšre cette survie de violence et de souffrance quelque chose de doux, qui mourrait un peu plus Ă chaque coup de pied, mais refusait de crever totalement. Alors cette nuit-lĂ , quand rassemblĂ© en une boule frissonnante il vit la carrure menaçante dâun homme hanter les pas dâune innocente, il se rĂ©veilla en lui cette Ă©tincelle mourante. Redressant sa carcasse douloureuse, il se glissa entre les ombres, complĂ©tant cette Ă©trange cohorte dâune proie, son prĂ©dateur, et le prĂ©dateur de celui-ci. Au tournant mal Ă©clairĂ© de la rue, la bĂȘte humaine choisit son moment. Mais il nâeut que le temps dâattraper le bras de la frĂȘle blonde sur laquelle il lorgnait dâun Ćil torve. Trois foulĂ©es longues, et le Berger bondit dans une dĂ©tente presque surnaturelle ; les crocs sâenfoncĂšrent dans le bras du monstre comme un couteau dans du beurre, le poids de lâattaque lâarrachant Ă sa prise sur la jeune femme tandis que le chien le tractait en arriĂšre. Il vit le couteau trop tard. AveuglĂ© de douleur, lâhomme ne fit quâune longue estafilade sanglante de plus dans le pelage charbonnĂ©, mais de surprise le chien lĂącha sa prise dans un jappement de douleur. Lâautre recula, lâavant-bras lacĂ©rĂ©, profĂ©rant une flopĂ©e dâinsultes, mais devant les crocs retroussĂ©s dĂ©goulinant de son sang frais, choisit la voie la plus sage et dĂ©tala sans demander son reste. Le Berger se retourna vers lâhumaine derriĂšre lui. Les flancs battant de lâeffort qui en avait demandĂ© trop Ă un organisme Ă bout, les babines rouges de sang de la morsure dont il avait encore le goĂ»t sur la langue, il devait ĂȘtre une vision encore plus improbable quâĂ lâorigine. Semblant satisfait quâelle allait bien, il sâĂ©broua et sans une considĂ©ration de plus, repartit dans la direction opposĂ©e Ă pas lents. âCODAGE PAR AMIANTE Esther McGuinnessWatch this madness burning out the way CapacitĂ© particuliĂšre L'art de survivreSur l'Ăźle depuis Juillet 2020Situation maritale CĂ©libataireJob InfirmiĂšreCommunautĂ© Sans communautĂ© Ă l'heure actuelleQG Edimbourg, Nord d'AlbionAlignement NeutreCopyright / Tumblr / BazzartDCs Riley O'Doherty â Alec Gudrunarson â Lyov Van Wesel â Elizabeth Donovan â Zebadiah H. Dockery â Nyx Somerset â Archibald Eros » RossiMessages 17Date d'inscription 27/03/2021Sujet Re [Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieux â Mer 26 Mai - 1308 Le teint blafard abĂźmĂ© par la vie, habitĂ© par le doute, J'avance plein phares dans la nuit pour te trouver sur ma routethe songLe pas saccadĂ©, elle referme Ă©troitement son manteau sur sa carcasse fine, les mains enfoncĂ©es dans ses poches, frissonnante malgrĂ© le soleil ayant Ă©clairĂ© sa journĂ©e. Mars est lĂ . Le soir aussi. LâhumiditĂ© reste accrochĂ©e dans lâair, le vent frais balayant son visage et la laissant frigorifiĂ©e. Son petit mĂštre soixante-trois rehaussĂ© par des petits talons claquant sur la route, les pavĂ©s, les trottoirs mal Ă©clairĂ©s, elle n'a qu'une hĂąte rentrer. EpuisĂ©e par de nombreux aller-retours bien quâelle ne se plaigne jamais ouvertement, elle aspire Ă se mettre sous sa couette, priant pour ne pas Ă avoir attendre un autre lendemain comme la veille â priant pour Ă©chapper aux cauchemars, comme toujours. Prise dans ses pensĂ©es â prise dans sa peine, elle nâentend pas les pas qui la suivent, elle ne sent pas le regard torve de ces loups affamĂ©s quâelle soigne pourtant tous les jours dans lâhĂŽpital de fortune que les gens dâAlbion sont venus Ă reconstruire. Non. Parce que son regard sâarrĂȘte sur autre chose. Sur un Ă©difice qui la hante. La CathĂ©drale Saint-Gilles. Ou du moins, ce quâil en Ă©tait arrivĂ©e sur lâĂźle il y avait plusieurs mois maintenant. LâĂ©tĂ© frappait tout juste, elle se souvenait des vagues qui sâaccrochaient aux cailloux et aux rochers. Elle ne savait pas comment elle avait atterrit lĂ , les pieds dans le sable, la brume reculant derriĂšre elle, la laissant esseulĂ©e prĂšs de Dundee, le soleil miroitant sur le clapotis des vagues calmes. Lâesprit tout aussi embrumĂ© que les alentours, elle sâĂ©tait par la suite rĂ©veillĂ©e dans un lit qui nâĂ©tait pas le sien, dans une petite maison de pĂȘcheur. La famille qui lâavait recueillit lui avait aimablement expliquĂ© la situation et lâavait aidĂ©e de leur mieux, lui prodiguant un abri durant les premiers mois, avant quâelle ne se dĂ©cide Ă faire partie de la sociĂ©tĂ© Ă son tour. Câest sur les conseils de ses sauveurs quâelle Ă©tait partie Ă Edimbourg Ă la recherche dâun emploi. Ce qui lâavait frappĂ©e en premier nâavait pas Ă©tĂ© de voir des gens aussi perdu quâelle. Non. Cela avait Ă©tĂ© ⊠Le calme. Le calme et ce bĂątiment, Ă moitiĂ© ravagĂ©. Sans comprendre, elle avait senti dans son coeur une fracture se faire Ă la vue de ces vitraux brisĂ©s, elle avait voulu se jeter sur les pierres et implorer pardon, hurler sa peine en silence, sa main serrant la petite croix en argent se balançant au bout de la chaĂźne entourant son cou qu'elle avait gardĂ©. Et depuis, le sentiment Ă©tait restĂ©. La sensation intolĂ©rable revenait Ă chaque fois quâelle voyait un de ces gosses des rues misĂ©rables, la gueule fracassĂ©e, et câest certainement pour cela quâelle sâĂ©tait proposĂ©e pour devenir infirmiĂšre. Panser les coeurs. Les cicatrices. Ramener un peu dâespoir. Un sourire. Dâautant plus quâil lui semblait avoir des connaissances quâelle ne ne souvenait plus possĂ©der et, miraculeusement, le temps avait fait plus ou moins le geste, elle remet une des mĂšches de ses cheveux blonds Ă©chappĂ©es de son chignon lĂąche qui vient lui manger le visage, reprenant son chemin. Bien que la cathĂ©drale la fascine, elle lâeffraie toujours tout autant, surtout la nuit. Elle nâa jusque lĂ jamais eu de problĂšme mais ⊠Elle ne sait pas. Elle a vĂ©cu la violence. Elle la vit tous les jours, quand les nouveaux arrivants explosent de colĂšre et dâincomprĂ©hension. Quand des crĂ©atures arrivent, certaines mutilĂ©es ; quand elle croise leurs yeux qui la toise avec mĂ©fiance. En elle, quelque chose meurt, Ă chaque seconde. Et pourtant ⊠Pourtant, quelque chose se bat, encore. Resserrant Ă nouveau son petit manteau, elle passe son chemin, tournant au coin de la rue pour arriver dans la sienne, pleine de couleurs dĂ©sormais dĂ©lavĂ©es pour la majoritĂ© â Victoria Street. Elle avance, un pas aprĂšs lâautre, jusquâĂ ce que finalement un frisson de peur ne la fasse crier â parcourant son Ă©chine Ă la vitesse de la lumiĂšre, elle se sent tirĂ©e en arriĂšre, son bras emprisonnĂ© dans un Ă©tau et son palpitant reprend un rythme affolĂ©. La suite, elle ne le comprend pas trĂšs bien. Le retour Ă la rĂ©alitĂ© est brutal, violent, elle nâa que le temps de se retourner, trĂ©buchant Ă moitiĂ©, quand elle entend le hurlement de douleur de lâhomme qui est soudain pris dâassaut par une crĂ©ature de lâenfer. Elle sent la pression de son bras faiblir ; disparaĂźtre â elle aurait pu rĂȘver si la douleur et la marque rouge nâĂ©taient pas prĂ©sentes. Si le sang nâavait pas giclĂ©. Si, une fraction de minutes et quelques jurons plus tard, elle nâavait pas vu dans la rĂ©verbĂ©ration la lame briller. NON ! » Elle hurle, le souffle au bout du coeur, mais cela ne sert Ă rien. Tout se passe trop vite, elle est encore sous le choc, elle nâa pas le temps de faire quelque chose â comme balancer son petit sac dans la tronche du type. Type qui finit par prendre ses jambes Ă son cou. Et son regard bleu encore effrayĂ© se perd sur le seul autre vivant de la sinistre piĂšce â le chien. Car il sâagit dâun chien, pas dâun monstre. Chien qui vient de certainement lui sauver la vie. Chien qui la fixe Ă prĂ©sent, alors quâelle tremble, serrant son sac contre elle, reprenant son souffle alors que des deux, elle est celle qui va bien. Attends ! » Un cri, Ă nouveau. Sa voix sort finalement avec plus de force quâelle nâavait prĂ©vu, la faisant sursauter. Attends. Esther se mord la lĂšvre, ses yeux vissĂ©s sur le chien qui, traĂźnant, la quitte pour repartir dans lâombre. Attends. Mais attendre quoi au juste ? Esther, lentement, inspire. Tente un pas. Un second. Essaie de le suivre. Attends. Parce que, comme elle, il tremble. Parce quâenfin son cerveau se rĂ©oxygĂšne et quâelle remarque son Ă©tat â parce quâenfin elle prend conscience de ces marques qui gouttent sur le sol, faisant reluire le parvis de sang â celui de lâhomme autant que celui du chien. Attends. Comme si le chien pouvait comprendre. Stupide. Attends-moi ⊠» reprend t-elle, pourtant, d'une voix plus douce. Vibrante. Elle nâest pas rationnelle. Quâimporte. Nâimporte qui dâautre serait reparti en courant. Elle, elle peine Ă avancer. Il pourrait la mordre. Il pourrait lâattaquer. Nâest-il pas tout droit sorti de la nuit, sa gueule pleine de sang ? Il pourrait la tuer, sâil le voulait. Sâil lâavait voulu. Pourquoi alors ? Sâil te plaĂźt ⊠Doggy ? ... Je ... » Esther reprend son souffle, alors que sa vue se brouille. Le contrecoup du choc, sĂ»rement ; voilĂ que des larmes ravagent sa vision peu Ă peu, larmes quâelle tente de refouler, de virer Ă coup de gestes frustrĂ©s. Parce quâelle nâa rien vu venir. Ni le type. Ni le chien. Le chien qui sâen va ⊠Elle ne peut pas le laisser partir. Pas comme ça. Pas dans son Ă©tat. Reste, sâil te plaĂźt. Je ⊠Jâai des biscuits ! » Elle lance comme ça, inspirant Ă nouveau sans quitter lâanimal des yeux, sans plus pouvoir avancer â parce que ses jambes ne la supportent plus, tout simplement - et ce nâest pas Ă cause du froid. Elle a conscience quâelle est certainement pitoyable. Cela pourrait la faire rire. Les gens du coin vont se dire quâelle est devenue folle, Ă parler ainsi Ă la nuit, les yeux embuĂ©s, ses cheveux dans tous les sens, mais ⊠Mais quâimporte. Esther sâaccroupit, son manteau sâouvre un peu. Elle frissonne Ă cause de lâair glacĂ© mais ses mains tremblantes sâactivent pour attraper son sac et chercher ses sucreries. Elle en a toujours sur elle, au cas oĂč. Cela fait sourire les gosses. Par miracle, elle parvient Ă les dĂ©nicher et, toujours avec ces gestes maladroits et tremblants, elle les sort du paquet avant de les tendre. Les tendre. Pas les lancer. Les tendre ⊠PitiĂ© faites quâil ne soit pas parti. Tu ... Dois avoir faim, pas vrai ? » LĂ , quelque part, au-delĂ de la brume et des ombres, son cerveau tourne Ă toute vitesse. Une question logique reste, tourne au boucle, pourtant sans cesse rejetĂ©e. Esther, quâest-ce que tu fais ?CODAGE PAR AMIANTE_________________Esther murmure en de104d Lazarus O'DohertyWatch this madness burning out the way Sous-espĂšce Walker Berger MalinoisCapacitĂ© particuliĂšre //Sur l'Ăźle depuis Quelques mois dĂ©but 2021Situation maritale un mariage jamais vraiment terminĂ© et une douce blonde en train de lui voler son coeurJob aucun encore, le temps de se remettre de ses Ă©motionsQG RĂ©apparu en Ecosse, il erre Ă Edimbourg depuis que la brume l'a recrachĂ©Alignement neutre, il veut juste la paix pour lui et les siensCopyright //Messages 13Date d'inscription 01/05/2021Sujet Re [Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieux â Mer 7 Juil - 035 Une destinĂ©e un peu funĂšbre quand t'as personne sur qui compter; caresser les tĂ©nĂšbres c'est peut-ĂȘtre apprendre Ă les dompterthe song & the song & the songft Esther McGuinnessIl la fixe, grands yeux sombres qui reflĂštent la lumiĂšre pĂąle de cette nuit trop sombre, comme deux miroirs qui rappellent que cette carcasse sur pattes est encore hantĂ©e. Sa langue rose passe sur ses babines, lapant le sang qui coagule dĂ©jĂ sur lâemail pĂąle. Il nâest pas Ă©tranger au goĂ»t vaguement mĂ©tallique qui lui reste sur les papilles. SâĂ©brouant dans un couinement Ă©touffĂ© quand lâestafilade sâĂ©tire sous le mouvement, il tourne les talons et reprend en clopinant son chemin dans la pĂ©nombre. Un cri dans son dos le fait sâimmobiliser. Il tourne la tĂȘte, interloquĂ© par cette petit chose humaine qui sâagite dans tous les sens et bredouille des mots que ce qui lui reste dâhumain comprend inconsciemment. Il sâest retournĂ© et est revenu sur ses pas, Ă©mergeant du brouillard tel une crĂ©ature de lĂ©gende. Il fait un pas dans sa direction, la bĂȘte qui un instant plus tĂŽt dĂ©chiquetait lâavant-bras dâun colosse devenue soudain hĂ©sitante, la tĂȘte basse. Une partie de son instinct lui hurle de repartir dans lâautre sens; il a tellement acquis le rĂ©flexe que la main humaine nâapporte que de la violence quâil ne sait comment rĂ©agir Ă la douceur. Mais quand elle dĂ©gaine les friandises et que leur fumet vient lui caresser la truffe, son estomac se tord faim est devenue une compagne de tous les jours. Elle le tenace nuit et jour, sans rĂ©pit, ne sâapaisant jamais des maigres restes quâil chaparde, parfois au fruit de combats qui le laissent plus balafrĂ©s que repu. Un geste soudain plus brusque de lâhumaine, un mot prononcĂ© avec plus de vigueur, et la bĂȘte sâaplatĂźt au sol dans un gĂ©missement, rĂ©pondant Ă un code si profondĂ©ment ancrĂ© que mĂȘme sa psychĂ© fracassĂ©e est encore capable de le saisir. Son attention toute entiĂšre tournĂ©e vers les gestes de la jeune femme, la bĂȘte nâest pas Ă lâaise, mais la main qui tend le biscuit est si tentante. Il hĂ©site, se relĂšve Ă demi, se raplatit au sol dans un gĂ©missement, torturĂ© entre son instinct terrifiĂ© et sa famine douloureuse. La main soudain sâapproche trop, et un grognement lui monte des cordes vocales, aussitĂŽt suivie dâun couinement. Il lĂšve vers lâhumaine des grands yeux inquiets, trahissant comme seul peut le faire le regard dâun chien tout le conflit intĂ©rieur qui le tenaille. Finalement, rassemblant enfin tout le courage de la noble race qui est la sienne, il avance ventre Ă terre jusqueâĂ la main, attrape le biscuit dâun grand coup de langue sur la paume familiĂšre, et dĂ©tale ventre Ă terre, son butin dans les crocs. Le brouillas lâabsorbe une nouvelle fois, le soustrayant Ă ce regard clair pareil Ă aucun autre. Il a perdu lâhabitude de la bienveillance humaine, et ne plus comment y rĂ©agir. Le biscuit est Ă lâimage de celle qui lui a fait cette offrande magnifique. Doux, sucrĂ©, chaleureux. Comme une caresse dans un monde qui nâa Ă©tĂ© jusquâici que violence. Il sent la maison, et rĂ©veille lâĂ©cho lointain de quelque chose quâil a oubliĂ©. Son larcin consommĂ©, il hĂ©site un instant, Ă lâabri de la nuit. Puis, mĂ» par un inexplicable instinct, il Ă©merge de nouveau, sâasseyant par terre Ă deux bons mĂštres de la jeune femme, langue pendante. Et penche lĂ©gĂšrement la tĂȘte en lâobservant. Et juste comme ça, le prĂ©dateur rachitique de lâinstant dâavant devient le toutou Ă©garĂ© depuis trop longtemps; son regard doux mais perplexe fixĂ© sur la blonde, attendant quâelle fasse le prochain pas dans cette Ă©trange danse quâils sâapprĂȘtent Ă mener. CODAGE PAR AMIANTE Esther McGuinnessWatch this madness burning out the way CapacitĂ© particuliĂšre L'art de survivreSur l'Ăźle depuis Juillet 2020Situation maritale CĂ©libataireJob InfirmiĂšreCommunautĂ© Sans communautĂ© Ă l'heure actuelleQG Edimbourg, Nord d'AlbionAlignement NeutreCopyright / Tumblr / BazzartDCs Riley O'Doherty â Alec Gudrunarson â Lyov Van Wesel â Elizabeth Donovan â Zebadiah H. Dockery â Nyx Somerset â Archibald Eros » RossiMessages 17Date d'inscription 27/03/2021Sujet Re [Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieux â Dim 11 Juil - 1647 Le teint blafard abĂźmĂ© par la vie, habitĂ© par le doute, J'avance plein phares dans la nuit pour te trouver sur ma routethe song â Lazarus O'DohertyLa question tourne, sans trouver rĂ©ponse ; figĂ©e dans sa tĂȘte, figĂ©e dans son corps. Tendue, elle-mĂȘme est Ă©bahie par sa propre tĂ©mĂ©ritĂ© - par cette folie qui la prend soudain toute entiĂšre, lui arrachant les commandes de chaque verbe Ă©mis, dĂ©cidant de chaque espoir non prononcĂ©. Reste. Sâil te plaĂźt. Ne me laisse pas seule. Pas par sa peur, tremblante encore de choc, elle peine Ă garder sa main bien Ă plat en Ă©vidence. Les mĂšches de ses cheveux blonds fous collĂ©s devant ses yeux ne cachent cependant pas la peine qui traverse ses iris, et elle en vient Ă espĂ©rer que la nuit empĂȘchera le chien de voir son Ă©tat pitoyable. Parce quâelle a tout dâun chaton Ă demi noyĂ© de froid qui peine Ă se remettre dâun Ă©tat de terreur qui nâa pourtant durĂ© que quelques minutes Ă que la lune sera clĂ©mente avec elle, oui. Mais cela nâempĂȘchera pas le cabot de sentir les phĂ©romones que son corps dĂ©gage. Quâelle le veuille ou pas, elle ne pourra pas lui mentir. Comme si elle savait, de toute façon. Elle nâen a pas encore conscience, mais elle ne le pourra jamais. Stupide inspire, pourtant. Doucement. Et chaque respiration est douloureuse Ă souhait, car elle sent chaque cĂŽte vibrer Ă chaque souffle Ă©mis. Vraiment. Quâes-tu en train de faire ? Qui crois-tu impressionner ? Comme sâil allait rester. Comme sâil allait comprendre. Ce nâest quâun chien. Un chien errant. SĂ»rement dangereux. Tu as vu comme il a bondit ? Comme ses dents ont dĂ©chirĂ© les chairs ? Laisse-le partir, Esther. Laisse-le rentrer dans les ombres, son endroit familier. Tu as vu son Ă©tat ? Tu as vu le tien ? Tu ne peux rien pour lui. Pars. Rentre-chez toi. Tout ça, câest ce quâelle se dit. Ce qui traverse son esprit malade, aveuglĂ©, inconscient. Esther serre les dents pourtant. Elle serre les dents, en silence, et elle attend. Elle attend quâun nouveau miracle se produise, lĂšvres pincĂ©es, yeux rivĂ©s sur ce corps amaigri qui dĂ©chire son cĆur plus que tout ce quâelle a pu traverser. Non. Non, je refuse de le laisser. Parce quâil a besoin de moi. Elle ne sait pas mentir aux autres, câest certain. Pourtant, elle sait trĂšs bien se mentir Ă elle-mĂȘme. De ça aussi, elle en a conscience. Et ça lâirrite. Parce que tu es Ă©goĂŻste, Esther. Avoue-le. Il nâa pas besoin de toi. Câest toi qui a besoin de Elle a besoin de lui. Aujourdâhui plus que jamais. Et peut-ĂȘtre est-ce pour cela que le second miracle se produit, finalement. Parce que le chien sâest arrĂȘtĂ©. Mieux. Le chien sâest retournĂ© vers elle et a repris sa route, pour la retrouver. La rencontrer. Se figer, Ă quelques mĂštres douloureux. La fixer, alerte et grogner soudain, parce que sous la surprise elle a eu un geste tremblant, maladroit, brutal. Un sursaut dâĂąme. Elle sâest mordue les lĂšvres presque au sang en se traitant dâabrutie et sâest arrĂȘtĂ©e de respirer ensuite. EspĂ©rant. Le sang battant dans ses tempes lâempĂȘchant de penser. Sa vision sâest troublĂ©e un peu plus de larmes quâelle a peinĂ© Ă contenir, parce quâaprĂšs un temps Ă tergiverser et un moment douloureux Ă lutter, il est finalement venu chiper le biscuit avec cette dĂ©licatesse qui a broyĂ© ce qui restait de peur en elle pour la remplacer parce quelque chose de plus dĂ©testable encore. De la haine. Car voir le chien dans un tel Ă©tat lâa rendue malade et elle sâest surprise Ă subitement ressentir une nouvelle force germer en elle. Cette Ă©motion familiĂšre car dĂ©jĂ connue en son coeur, elle lâoffre Ă prĂ©sent ceux qui sâen sont pris Ă cette pauvre crĂ©ature. Parce que si ce chien est un tueur, il nâa certainement pas dĂ©cidĂ© de lâĂȘtre par plaisir au dĂ©part. Pas quand elle repasse en boucle ce moment de lutte, ce combat contre lui-mĂȘme, de la mĂȘme maniĂšre quâelle lutte contre elle-mĂȘme Ă lâheure prĂ©sent, la voilĂ quâelle pleure. Comme un voleur, le chien est reparti, et Esther ne peut plus quâoffrir un couinement Ă©touffĂ©, les larmes dĂ©valant ses joues tandis quâelle sâeffondre pour de bon, sa main humide de bave dĂ©sormais serrĂ©e sur sa cuisse. Elle reste lĂ , un moment. Une minute. Peut-ĂȘtre plus. VoilĂ . Tu es contente ? Tu as fais ce que tu as pu, et voilĂ le rĂ©sultat. Maintenant, reprends-toi. Rentre. .Elle sâen veut, Esther. Elle sâen veut de ses propres silences, de cette incapacitĂ© constante Ă ĂȘtre elle-mĂȘme trop coincĂ©e et trop fragile, livrĂ©e Ă elle-mĂȘme dans ces moments de dĂ©tresse. Elle inspire pourtant. Renifle. Fixe la paume de sa main avec un regard insondable et, de sa main valide couverte dâun mĂ©lange de terre, de gravier de sang qui ne lui appartient pas, sĂšche ses larmes avec la force qui lui reste. Le froid la fait frissonner encore, et câest ce qui la pousse Ă relever le nez. Mais tu le sais, au fond de toi, pas vrai ? Que les miracles existent. Parce que ce chien est Ă lâimage de tes idoles aurĂ©olĂ©s que tu as perdu dans lâautre monde. Un protecteur fĂ©roce, apparu comme par magie, qui ne te fera pas es un bon chien, n'est-ce pas ? » croasse-t-elle quand son regard croise le sien Ă nouveau, subjuguĂ©e, tandis quâun poids quitte sa poitrine malmenĂ©e. Elle respire avec difficultĂ©, Esther. FĂ©brile et gelĂ©e, elle reste pourtant quelques secondes de plus par terre, le temps que sa gorge accepte de nouveau les goulĂ©es dâair quâelle force. Le temps que son palpitant se calme. Que ses Ă©motions s'apaisent. Parce qu'il est revenu. Il est revenu et, enfin, le voilĂ Ă ressembler Ă la beautĂ© quâil est censĂ© ĂȘtre un chien, certainement affectueux, qui la fixe comme dans ces tableaux amusants ou futur maĂźtre et futur chien se toisent avant dâĂ©changer en un accord silencieux le plus beau des sacrements. Oui ... Tu es un gentil chien et pas ... Tu n'es pas un monstre, je le sais. ... S'il te plait, ne ... Ne sois pas effrayĂ©. Je ... Je ne te ferais pas de mal. » Elle reprend, dâune voix un peu plus forte, un peu plus affirmĂ©e, mais toujours aussi Ă©trangement douce, avant de se figer. Parce que quelque chose sonne faux. Comment peut-elle, elle, une Ă©trangĂšre, lui promettre pareille chose ? Il ne la croira es folle, Eshter. Mais peut-ĂȘtre est-ce justement pour ça quâil est encore lĂ et, Ă©trangement, câest un petit, tout petit sourire qui Ă©merge sur ses lĂšvres. Et câest avec toute la lenteur quâelle peut quâelle attrape de nouveau son sac pour chercher tous les autres biscuits quâelle possĂšde, la trace de ses larmes sĂ©chant dĂ©sormais sur ses joues ... J'en ai quelques autres mais ⊠Ca ne va pas te nourrir correctement, tu sais ? ⊠Je ... J'ai quelque chose de mieux ... Ă la maison. ... Si tu veux. » Elle reprend, relevant les yeux vers lui, avant dâinspirer Ă fond. Dans son cerveau, une nouvelle lumiĂšre se fait, qui Ă©crase sa partie critique complĂštement. Elle sait ce quâelle va faire. Mais cela implique quâil faut quâelle se lĂšve. Alors, lentement, elle pose un nouveau biscuit devant elle ⊠Puis câest ce quâelle fait. Doucement. Son corps se dĂ©plie, se redresse. Ses genoux sont Ă©corchĂ©s, mais elle nâen a que faire. Elle grimace simplement, ses jambes tremblent encore mais dĂ» au froid et sa position inconfortable. La peur qui reste, câest celle quâil disparaisse encore. Esther relĂšve le nez pour fixer le biscuit, puis le chien. Viens avec moi. », murmure-t-elle, avant de faire un pas en arriĂšre. Puis un autre. Lentement. Sans se dĂ©tourner de lui. Continuer de reculer, jusquâĂ ce que, Ă une distance raisonnable, elle lĂąche un nouveau biscuit devant ses pieds et sâarrĂȘte, le fixant, son coeur se remettant Ă battre, son souffle s' te plait, doggy ... Laisse-moi t'offrir une PAR AMIANTE_________________Esther murmure en de104d Contenu sponsorisĂ©Watch this madness burning out the waySujet Re [Edimbourg] Je suis comme le roi d'un pays pluvieux â Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
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