ChroniqueUnion européenne et droits fondamentaux - Limitations aux droits garantis par la Charte (art. 52 de la Charte) Florence Benoit-Rohmer 1, 2 Détails. 1 UNISTRA - Université de Strasbourg . 2 ICEE - ICEE - Intégration et Coopération dans l'Espace Européen - Etudes Européennes - EA 2291 . Mots-clés: DROIT ET LIBERTE
1Les droits humains fondamentaux sont universels â en thĂ©orie. La rĂ©alitĂ© est plus nuancĂ©e dans les Ătats europĂ©ens soumis Ă une forte pression migratoire doublĂ©e dâun risque sĂ©curitaire, dont la France. Des politiques migratoires restrictives affaiblissent la protection des droits des migrants irrĂ©guliers et demandeurs dâasile, en faisant notamment de la lĂ©galitĂ© du sĂ©jour un facteur discriminant. Ceux-ci en France bĂ©nĂ©ficient dâun filet de protection minimum â en Les hommes naissent et demeurent libres et Ă©gaux en droits » [1]. Cette dĂ©claration reprĂ©sente un idĂ©al Ă atteindre pour la France. Mais ce rĂȘve dâune sociĂ©tĂ© garante des droits de lâHomme se heurte Ă la tragique rĂ©alitĂ© que vivent aujourdâhui les migrants en lâOrganisation des Nations unies, un migrant peut ĂȘtre compris comme toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il nâest pas nĂ© et qui a acquis dâimportants liens sociaux avec ce pays ». Cette dĂ©finition correspond Ă une rĂ©alitĂ© multiple. Il nâest pas toujours aisĂ© de distinguer les migrants qui quittent leurs pays Ă cause de problĂšmes Ă©conomiques, de dĂ©gradations environnementales, de conflits ou de persĂ©cutions politiques. De plus, cette dĂ©finition est parfois trop restrictive. En effet, certains Ătats considĂšrent comme migrants » des personnes nĂ©es sur leur territoire mais ayant une origine Ă©trangĂšre. Dans ce cas, le terme de migrant » renvoie plus Ă lâorigine des personnes quâĂ leurs liens avec lâĂtat dâ France, le terme migrant » remplace celui dâ Ă©tranger » et correspond Ă un statut sociopolitique diffĂ©renciĂ© par rapport Ă celui du citoyen français. Or, ce statut conditionne lâexercice des droits fondamentaux. Pour les migrants, il suppose un contrĂŽle de la rĂ©gularitĂ© du sĂ©jour. En consĂ©quence, ils auront plus de mal Ă faire valoir leurs droits que les citoyens non soumis aux politiques migratoires, comme les Ă©trangers originaires de lâUnion europĂ©enne UE. Toute la difficultĂ© du respect des droits fondamentaux des migrants non ressortissants de lâUE se rĂ©vĂšle alors, dans la mesure oĂč il est complexe de criminaliser la migration tout en protĂ©geant les droits des migrants. En outre, lâEurope est actuellement confrontĂ©e Ă une forte pression migratoire doublĂ©e dâun risque sĂ©curitaire qui a conduit Ă un renforcement accru du contrĂŽle aux frontiĂšres. Dans le cadre dâune politique migratoire restrictive, comment garantir les droits fondamentaux des migrants ? MalgrĂ© la reconnaissance de droits essentiels aux migrants et la protection renforcĂ©e des rĂ©fugiĂ©s et des mineurs arrivant non accompagnĂ©s sur le territoire europĂ©en [2], la pĂ©riode actuelle rend souvent difficile lâeffectivitĂ© des droits tels quâils sont proclamĂ©s, en particulier pour les Ă©trangers sans droits ni protection minimale des droits fondamentaux des migrants5Au niveau international, les principaux traitĂ©s de dĂ©fense des droits de lâHomme [3], tels que la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme du 4 novembre 1950 CEDH [4], garantissent des droits Ă toute personne se trouvant sur le territoire de lâĂtat partie Ă la Convention, indĂ©pendamment de son statut migratoire. En France et dans le cadre du Conseil de lâEurope, les migrants qui sâestiment victimes du non-respect de la CEDH peuvent, Ă certaines conditions, sâadresser Ă la Cour europĂ©enne des droits de lâHomme Cour EDH, dont les dĂ©cisions sont contraignantes. La CEDH couvre principalement des droits civils et politiques [5], dont deux sont primordiaux dans la protection des migrants [6]. Dâune part, lâinterdiction de soumettre quiconque Ă la torture ou Ă des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants [7] protĂšge les migrants desdits traitements, y compris lorsquâils sont privĂ©s de libertĂ©s, et empĂȘche les autoritĂ©s des Ătats de les expulser vers un pays oĂč ils courent le risque dâĂȘtre victime dâun tel traitement. Dâautre part, le droit au respect de la vie privĂ©e et familiale [8], bien quâil nâinterdise pas lâexpulsion, permet de protĂ©ger les personnes contre des dĂ©cisions impliquant leur expulsion [9]. Ă ce titre, la Cour a Ă©tabli une sĂ©rie de critĂšres afin dâĂ©valuer ce qui constitue un juste Ă©quilibre » entre lâintĂ©rĂȘt dâun Ătat Ă maintenir lâordre public et le droit de la personne concernĂ©e au respect de sa vie familiale, et donc au maintien sur le territoire de lâĂtat concernĂ© [10]. Au sein de lâUE, en plus de la CEDH, la Charte des droits fondamentaux de lâUE [11] contient certains droits et principes qui sont garantis Ă chaque individu [12]. De plus, la Charte est applicable dans la mise en Ćuvre [13] de la politique europĂ©enne globale en matiĂšre de migrations [14]. Concernant les migrants, lâUE a pour objectif de prĂ©venir et de rĂ©duire lâimmigration irrĂ©guliĂšre, notamment par une politique efficace en matiĂšre de retour et de reconduite Ă la frontiĂšre. Cette politique doit, en principe, se faire dans le strict respect des droits le domaine de la protection de la santĂ©, par exemple, lâarticle 168 paragraphe 1 du traitĂ© sur le fonctionnement de lâUE TFUE [15] souligne que lâaction de lâUE porte sur lâamĂ©lioration de la santĂ© publique et la prĂ©vention des maladies et affections humaines et des causes de danger pour la santĂ© physique et mentale ». Lors de la mise en Ćuvre du droit de lâUE en la matiĂšre, les Ătats membres sont tenus de respecter lâarticle 35 de la Charte qui rĂ©affirme le droit pour toute personne dâaccĂ©der Ă la prĂ©vention en matiĂšre de santĂ© et de bĂ©nĂ©ficier de soins mĂ©dicaux dans les conditions Ă©tablies par les lĂ©gislations et pratiques nationales » [16]. Suivant cette disposition, il est clair que refuser un traitement dans une situation dâurgence est incompatible avec la notion de droit Ă la vie et avec lâinterdiction de toute forme de traitement inhumain ou dĂ©gradant, Ă©noncĂ©es dans la CEDH. De mĂȘme, le refus de soins mĂ©dicaux aux enfants et de soins post- et prĂ©natals et de naissance essentiels aux mĂšres est injustifiable. En France, les migrants en situation dâurgence ou ne pouvant pas bĂ©nĂ©ficier de la couverture maladie universelle CMU ont droit Ă lâaide mĂ©dicale dâĂtat AME, rĂ©servĂ©e aux Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre. En plus de ce dispositif minimal, les migrants peuvent se rendre dans les permanences dâaccĂšs aux soins de santĂ© Pass [17] afin de bĂ©nĂ©ficier dâune prise en charge mĂ©dicale, psychologique et sociale Pfister et al., 2014.7Dans le domaine de la protection sociale, les migrants bĂ©nĂ©ficient des mesures en matiĂšre de politique sociale destinĂ©es Ă lutter contre lâexclusion des travailleurs et Ă protĂ©ger leurs droits, telles que les prĂ©voient les articles 151 et 152 du TFUE. DĂšs 1989, la directive relative Ă la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail considĂ©rait comme travailleur » toute personne employĂ©e par un employeur », sans en limiter la dĂ©finition aux travailleurs rĂ©guliers. La politique europĂ©enne de lutte contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre nâexclut donc pas une certaine protection des droits sociaux fondamentaux des travailleurs. Ainsi, en matiĂšre de travail clandestin, la directive 2009/52/CE dĂ©taille les actions et les mesures que les Ătats sont tenus de prendre Ă lâencontre des employeurs qui enfreignent lâinterdiction dâemployer des ressortissants des pays tiers en sĂ©jour irrĂ©gulier. En consĂ©quence, si les employeurs de migrants irrĂ©guliers doivent ĂȘtre sanctionnĂ©s, les travailleurs en situation irrĂ©guliĂšre ont le droit de rĂ©clamer tout salaire impayĂ© rĂ©sultant dâun travail clandestin ou de porter plainte Ă lâencontre de leurs employeurs. En dehors de ce cadre thĂ©orique et pratique de prise en charge, de nombreux bĂ©nĂ©voles et associations apportent un soutien trĂšs important aux migrants. Par exemple, en droit du travail, le Groupement dâintervention et de soutien des travailleurs immigrĂ©s Gisti assure des permanences tĂ©lĂ©phoniques et rĂ©pond aux questions Ă©crites. Au-delĂ du droit du travail, cette association peut orienter les migrants vers les structures aptes Ă assurer la dĂ©fense de leurs droits. Des associations spĂ©cialisĂ©es dans la santĂ©, comme MĂ©decins du Monde ou MĂ©decins sans frontiĂšres, interviennent Ă©galement sur le terrain afin dâapporter des soins aux migrants, notamment dans les campements de fortune Ă Calais et France, un filet de protection contre lâatteinte aux droits humains les plus essentiels existe. Cette protection minimale est ouverte aux rĂ©fugiĂ©s adultes et aux mineurs, lesquels bĂ©nĂ©ficient, en outre, de garanties protection renforcĂ©e des droits fondamentaux des migrants9Selon la Convention de GenĂšve, signĂ©e en 1951, est rĂ©fugiĂ©e » toute personne migrante qui a obtenu lâasile dâun Ătat. Ce statut juridique est accordĂ© Ă toute personne ⊠craignant dâĂȘtre persĂ©cutĂ©e du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalitĂ©, de son appartenance Ă un certain groupe social ou de ses opinions politiques » [18]. ConcrĂštement, les Ătats ont lâobligation de ne pas renvoyer les rĂ©fugiĂ©s vers des frontiĂšres au-delĂ desquelles ils seraient exposĂ©s Ă des risques de torture ou de traitements inhumains ou dĂ©gradants [19]. En Europe, le mĂ©canisme de traitement de la demande dâasile est issu de la Convention adoptĂ©e Ă Dublin en 1990. Les Ătats sâaccordent sur le fait quâun seul dâentre eux sera compĂ©tent pour traiter une demande dâasile dĂ©posĂ©e par le demandeur. En pratique, lâĂtat dâentrĂ©e du migrant est compĂ©tent. Si le migrant se dĂ©place vers un autre Ătat, celui-ci peut demander Ă lâĂtat dâentrĂ©e dâadmettre ou de rĂ©admettre sur son territoire le demandeur. Toutefois, cette rĂ©admission nâest pas obligatoire. LâĂtat de sĂ©jour du migrant peut dĂ©cider dâexaminer la demande. Par exemple, en 2011, dans lâaffaire c/ Belgique et GrĂšce [20], la Cour EDH avait Ă©tĂ© saisie du cas dâun ressortissant afghan entrĂ© sur le territoire europĂ©en par la GrĂšce et qui, faute de soutien en GrĂšce, avait poursuivi jusquâen Belgique. La Belgique avait dĂ©cidĂ© de son renvoi vers la GrĂšce. La Cour explique que la mise en Ćuvre du RĂšglement de Dublin ne saurait dispenser les Ătats de sâassurer des conditions dâaccueil dans lâĂtat de rĂ©admission. La Belgique aurait dĂ» prĂ©venir tout renvoi vers la GrĂšce, Ă dĂ©faut de quoi elle sâexpose Ă un constat de violation par ricochet de la prohibition des mauvais traitements [21].10Ainsi, face Ă la crise migratoire, les Ătats frontaliers, comme la GrĂšce, nâont pas toujours les capacitĂ©s logistiques pour traiter un nombre considĂ©rable de demandes tout en respectant les droits fondamentaux des migrants. Le renvoi vers ces pays doit donc parfois ĂȘtre exclu. En dehors de ces conditions dâaccueil des rĂ©fugiĂ©s et demandeurs dâasile, les migrants mineurs bĂ©nĂ©ficient Ă©galement dâune protection particuliĂšre en raison de leur Ăąge et de leur dĂ©pendance familiale. Par exemple, en vertu de la Convention EDH, avant toute rĂ©admission en application du mĂ©canisme Dublin, les Ătats doivent sâassurer que les autoritĂ©s compĂ©tentes pourront effectivement assurer la prise en charge des migrants mineurs [22]. En principe, ces derniers doivent ĂȘtre accompagnĂ©s par un tuteur ou, Ă dĂ©faut, se voir dĂ©signer un reprĂ©sentant lĂ©gal capable de leur apporter une assistance juridique. De plus, ils doivent bĂ©nĂ©ficier dâune protection sociale leur assurant un hĂ©bergement dĂ©cent, en principe, par une famille dâaccueil ou dans un cadre durable, adaptĂ© aux besoins de lâ fois sa demande dĂ©posĂ©e, dans lâattente dâune dĂ©cision dĂ©finitive sur la protection et le statut Ă lui accorder rĂ©fugiĂ©, protection subsidiaire [23] ou temporaire [24], le migrant devient un demandeur dâasile. En France, il peut ĂȘtre logĂ© dans un Centre dâaccueil des demandeurs dâasile Cada mais il ne peut pas travailler lĂ©galement pendant une pĂ©riode de neuf mois suivant le dĂ©pĂŽt de sa demande de rĂ©gularisation Ă lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et des apatrides Ofpra. AprĂšs ce dĂ©lai, il peut solliciter une autorisation de travail. En attendant, il peut bĂ©nĂ©ficier de lâallocation pour demandeur dâasile ADA, créée par la loi du 29 juillet 2015 relative Ă la rĂ©forme du droit dâasile [25]. LâOffice français de lâimmigration et de lâintĂ©gration Ofii est chargĂ© de la gestion de cette allocation dont le paiement est assurĂ© par lâAgence de services et de paiement. Elle est versĂ©e pendant la pĂ©riode dâinstruction de la demande dâasile ou jusquâau transfert effectif vers un autre Ătat responsable de lâexamen de la demande, ainsi quâaux ressortissants Ă©trangers bĂ©nĂ©ficiaires de la protection temporaire et Ă ceux auxquels une carte de sĂ©jour temporaire a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©e [26]. Pour bĂ©nĂ©ficier de lâallocation, le demandeur dâasile doit justifier de ressources financiĂšres mensuelles infĂ©rieures au montant du revenu de solidaritĂ© active RSA. Le montant de lâallocation est calculĂ© en fonction dâun barĂšme qui tient compte de la composition familiale, des ressources et du mode dâhĂ©bergement du migrant demandeur dâ revanche, les demandeurs dâasile ne peuvent pas bĂ©nĂ©ficier de lâallocation personnalisĂ©e au logement APL ni de lâallocation de logement social ALS puisquâils nâont pas de titre de sĂ©jour en cours de validitĂ©. Une fois le statut de rĂ©fugiĂ© obtenu, le migrant pourra bĂ©nĂ©ficier de ces aides au logement et du RSA sâil remplit les conditions nĂ©cessaires. Ă cĂŽtĂ© de lâaide financiĂšre, dans le domaine de la santĂ©, tout demandeur dâasile a accĂšs Ă la couverture maladie universelle CMU. Cette couverture est aussi ouverte aux mineurs non accompagnĂ©s, mĂȘme sâils sont en situation irrĂ©guliĂšre et/ou nâont pas dĂ©posĂ© de demande dâasile. En revanche, les migrants en situation irrĂ©guliĂšre, y compris les enfants accompagnĂ©s, sont admissibles au systĂšme de lâaide mĂ©dicale dâĂtat AME. De plus, en matiĂšre de scolarisation, tous les enfants de 6 Ă 16 ans doivent ĂȘtre scolarisĂ©s auprĂšs de la mairie de leur domicile. Toutefois, les demandeurs dâasile ne touchent pas dâallocations familiales. Pour y avoir droit, il faut rĂ©sider en France et possĂ©der un titre de sĂ©jour en cours de fonction du statut juridique des migrants, lâexpression de leurs droits fondamentaux varie, bien que tous disposent dâune garantie minimale de leurs droits en thĂ©orie. Il y a donc manifestement des restrictions au plein exercice des droits fondamentaux des protection limitĂ©e des droits fondamentaux des migrants14Dans un contexte de lutte contre la migration irrĂ©guliĂšre et malgrĂ© lâobjectif de traitement Ă©quitable des migrants en sĂ©jour rĂ©gulier [27], les politiques relatives Ă lâimmigration sont formulĂ©es en termes de contrĂŽle. Sans titre de sĂ©jour valable, le migrant est prĂ©sumĂ© coupable de rĂ©sider illĂ©galement sur le territoire. Pour pouvoir exercer pleinement ses droits, il doit prouver la rĂ©gularitĂ© de son sĂ©jour. Ă dĂ©faut, il doit quitter le territoire. En pratique, les mesures Ă©laborĂ©es pour gĂ©rer la migration ont une incidence directe ou indirecte sur les droits des migrants concernĂ©s. Par exemple, des mesures destinĂ©es Ă faciliter lâĂ©loignement de personnes du territoire incluent la possibilitĂ© recourir Ă la rĂ©tention. Afin de ne pas le franchir le pas de lâinjustice, il faut rĂ©soudre le conflit entre deux droits ou libertĂ©s. Dâune part, la protection de la sĂ©curitĂ© des citoyens, qui implique de garantir lâordre public au moyen de politiques permettant de contrĂŽler les flux migratoires. Dâautre part, la protection des droits des migrants, concernĂ©s par ces politiques. ConcrĂštement, il faut vĂ©rifier la proportionnalitĂ© de lâatteinte aux droits par rapport Ă lâobjectif dâordre public. Par exemple, la directive 2002/90/CE du Conseil impose aux Ătats de lâUE lâobligation de sanctionner quiconque aide sciemment, dans un but lucratif, un migrant en situation irrĂ©guliĂšre Ă pĂ©nĂ©trer et/ ou Ă sĂ©journer dans lâUE. Or, si des propriĂ©taires qui louent un appartement Ă des migrants en situation irrĂ©guliĂšre sont sanctionnĂ©s pour ce dĂ©lit de solidaritĂ© », les migrants auront davantage de difficultĂ©s Ă trouver un logement et donc Ă vivre dignement. En France, Fernand Bosson, conseiller municipal et ancien maire de la commune dâOnnion Haute-Savoie a ainsi Ă©tĂ© jugĂ© par le tribunal correctionnel de Bonneville, le 7 avril 2016, pour avoir hĂ©bergĂ© une famille kosovare dĂ©boutĂ©e du droit dâasile. Il a finalement Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© coupable mais dispensĂ© de respect des droits fondamentaux est Ă©galement mis Ă mal lors des opĂ©rations comportant un recours Ă la force afin dâidentifier les migrants en situation irrĂ©guliĂšre. En France, par exemple, des lieux dâhĂ©bergement des migrants, des Ă©coles ou des organisations humanitaires sont parfois la cible de contrĂŽles. Ces interventions portent atteinte au droit au logement, aux droits de lâenfant ou Ă la vie privĂ©e et familiale. Pour lâautoritĂ© judiciaire compĂ©tente, elles seront disproportionnĂ©es, par rapport Ă lâobjectif de contrĂŽle de la migration irrĂ©guliĂšre, sâil y a, par exemple, atteinte Ă lâintĂ©gritĂ© physique des personnes. En revanche, lâintervention dans des camps de migrants sera considĂ©rĂ©e comme proportionnĂ©e si elle est supervisĂ©e par des associations et/ou si une aide au retour ou Ă la rĂ©insertion est proposĂ©e aux migrants qui rentrent dans leur pays dâ dans un contexte de lutte contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre, les droits des migrants en matiĂšre de santĂ© sont difficiles Ă mettre en Ćuvre. DĂšs fĂ©vrier 2011, le Parlement europĂ©en avait reconnu que le droit aux soins mĂ©dicaux est garanti de façon alĂ©atoire dans les Ătats membres de lâUE, en pratique ou dans la loi, pour les migrants sans documents dâidentification [28]. Aucun consensus nâexiste par exemple en Europe sur le niveau minimum des prestations. Au-delĂ des soins dâurgence, tous les Ătats conditionnent gĂ©nĂ©ralement lâaccĂšs aux services mĂ©dicaux au statut administratif de la personne. Cette situation peut conduire Ă restreindre lâaccĂšs aux soins de santĂ© aux services vitaux, notamment pour les Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre. Pourtant, lâaccĂšs Ă certaines formes Ă©lĂ©mentaires de soins mĂ©dicaux est un droit essentiel qui ne peut ĂȘtre tributaire du statut juridique de la personne concernĂ©e [29]. Certes, en France, tous les migrants bĂ©nĂ©ficient dâune couverture mĂ©dicale minimale. Mais les modalitĂ©s de cette protection diffĂšrent en fonction du statut migratoire. Il y a donc une diffĂ©renciation lĂ©gale fondĂ©e sur le statut juridique, plus ou moins rĂ©gulier des migrants, par rapport Ă celui des ressortissants nationaux. Cette diffĂ©renciation nâest pas juridiquement discriminatoire. Toutefois, elle engendre souvent et malheureusement pour les migrants un sentiment de discrimination, fondĂ©e selon eux sur leur origine Vous qui entrez, abandonnez toute espĂ©rance » [30]. Cette phrase qui marque lâentrĂ©e dans lâEnfer de Dante pourrait rĂ©sonner dans les cĆurs des migrants bien plus que lâarticle premier de la DĂ©claration de 1789. Les droits de lâHomme sont universels mais lâĂtat peut circonscrire, dans une certaine mesure, lâexercice des droits fondamentaux des migrants en vue de garantir lâordre public. LâĂ©tranger dâhier et le migrant dâaujourdâhui sont des catĂ©gories qui reflĂštent lâineffectivitĂ© de lâuniversalitĂ© des droits de lâHomme. Lâhomme des droits fondamentaux est un ĂȘtre en devenir qui a vocation Ă englober les migrants contre la dĂ©shumanisation. Aujourdâhui, malgrĂ© la pression politique et dĂ©mographique, lâapplication des politiques migratoires restrictives doit respecter cet idĂ©al. Notes [1] Article premier de la DĂ©claration des droits de lâHomme et du Citoyen de 1789. [2] Les mineurs non accompagnĂ©s arrivant sur le territoire français bĂ©nĂ©ficient dâune protection plus Ă©levĂ©e que les autres migrants, mĂȘme sâils nâont pas le statut de rĂ©fugiĂ©s. Ils relĂšvent notamment de lâaide sociale Ă lâEnfance. [3] Voir article 2 de la DĂ©claration universelle des droits de lâHomme, adoptĂ©e en 1948 par lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies. [4] EntrĂ©e en vigueur le 3 septembre 1953, la CEDH nâest ratifiĂ©e par la France quâen 1974. Les 27 Ătats membres de lâUE sont tous parties Ă la CEDH. LâUE nâest pas partie Ă la CEDH mais le traitĂ© de Lisbonne fournit la base lĂ©gale nĂ©cessaire Ă cette adhĂ©sion. [5] Sauf dans son Protocole n° 1, article 2, oĂč elle prĂ©voit le droit Ă lâinstruction. [6] En ce qui concerne le droit Ă un procĂšs Ă©quitable article 6, il ne sâapplique pas aux arrĂȘts rendus en matiĂšre dâimmigration mais le droit Ă un recours effectif est, dans ce cas, garanti par lâarticle 13 ou lâarticle premier du Protocole n° 7 Ă la CEDH. [7] Article 3 CEDH. [8] Article 8 CEDH. [9] CEDH, Berrehab c. Pays-Bas, n° 10730/84, 21 juin 1988 ; Cour EDH, Moustaquim n° 12313/86, 18 fĂ©vrier 2001. [10] CEDH, Boultif contre Suisse, n° 54273/00, 2 aoĂ»t 2001. [11] Cette Charte fut adoptĂ©e en 2001 puis intĂ©grĂ©e au traitĂ© de Lisbonne en 2007. [12] Un certain nombre de dispositions sont uniquement applicables aux citoyens ou aux rĂ©sidents en situation rĂ©guliĂšre. Par exemple, la protection consulaire article 46 et certains droits politiques articles 39 et 40 mais Ă©galement les prestations de sĂ©curitĂ© sociale article 34, la libertĂ© de circulation article 45 et lâaccĂšs au marchĂ© du travail article 15. [13] Sur lâapplicabilitĂ© de la Charte, voir lâarticle 51. [14] LâUE est compĂ©tente pour dĂ©finir les conditions dâentrĂ©e et de sĂ©jour des ressortissants des pays tiers. [15] Le TFUE fut adoptĂ© Ă Lisbonne le 13 dĂ©cembre 2007 et est entrĂ© en vigueur le 1er dĂ©cembre 2009. [16] Voir aussi, en droit dĂ©rivĂ© de lâUE, lâarticle 14 1b et lâarticle 16 3 de la directive 2008/115/CE relative aux normes et aux procĂ©dures communes applicables dans les Ătats membres au retour des ressortissants de pays tiers en sĂ©jour irrĂ©gulier, JO 2008 L348/98. [17] La Pass est un dispositif issu de la loi dâorientation relative Ă lâexclusion du 29 juillet 1998, qui donne notamment accĂšs Ă des consultations de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et spĂ©cialisĂ©e. [18] Ce statut prend fin si la situation dans son pays a changĂ©, si la personne y est retournĂ©e volontairement ou si elle a changĂ© de nationalitĂ©. [19] Ce droit au non-refoulement » est reconnu Ă lâarticle 19 § 2 de la Charte DFUE. [20] CEDH, gde. ch., c/ Belgique et GrĂšce, n° 30696/09, 21 janv. 2011. [21] Lâanalyse a Ă©tĂ© reprise et confirmĂ©e dans CJUE, 21 dĂ©c. 2011, aff. C-411/10, c/ Secretary of State for Home Department. [22] CEDH, gde ch., 4 nov. 2014, n° 29217/12, Tarakhel c/ Suisse. [23] La protection subsidiaire est accordĂ©e en France Ă toute personne qui ne bĂ©nĂ©ficie pas du statut de rĂ©fugiĂ© mais pour laquelle il existe des motifs sĂ©rieux et avĂ©rĂ©s de croire quâelle courait dans son pays un risque rĂ©el de subir la peine de mort ou une exĂ©cution, la torture ou des peines ou traitement Ă©quivalent, une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison dâune violence aveugle rĂ©sultant dâune situation de conflit armĂ© interne ou international. [24] La protection temporaire est un dispositif mis en place au niveau europĂ©en lors de lâafflux massif de personnes dĂ©placĂ©es en raison, notamment, dâun conflit armĂ© ou de violations massives des droits fondamentaux. [25] LâADA a remplacĂ©, Ă compter du 1er novembre 2015, lâallocation temporaire dâattente et lâallocation mensuelle de subsistance. [26] En application de lâarticle L. 316-1 du Ceseda Code dâentrĂ©e et de sĂ©jour des Ă©trangers et du droit dâasile, sur victimes de la traite ou du proxĂ©nĂ©tisme. [27] 1 du TFUE. [28] RĂ©solution 2010/2089INI sur la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s de sante dans lâUE, 8 fĂ©vrier 2011. [29] Article 168 TFUE et 35 de la Charte DFUE. [30] LâEnfer, chant III, premiĂšre partie de la Divine ComĂ©die, poĂšme de Dante Alighieri.
DaprĂšs l'article 52 de la Charte, toute limitation des droits fondamentaux doit ĂȘtre prĂ©vue par la loi, respecter le contenu essentiel de ces droits ainsi que le principe de proportionnalitĂ©. Dans le cas contraire, la lĂ©gislation de l'Union doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme nulle. Comme la Charte constitue un instrument de droit primaire de l'Union, trois arrĂȘts
Europe Les prĂ©sidents de la Commission et du Parlement ainsi que le premier ministre portugais ont proclamĂ© la charte mercredi, Ă Strasbourg, pour la seconde fois. La Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne a Ă©tĂ© proclamĂ©e pour la seconde fois, mercredi 12 dĂ©cembre, Ă Strasbourg, par les trois institutions de l'Union europĂ©enne le premier ministre portugais, JosĂ© Socrates, pour le Conseil, le prĂ©sident de la Commission, JosĂ© Manuel Barroso, et celui du Parlement, Hans-Gert Pittering. Ce texte avait Ă©tĂ© une premiĂšre fois proclamĂ© le 7 dĂ©cembre 2000, mais les dirigeants europĂ©ens avaient dĂ©cidĂ© en 2004 de l'intĂ©grer dans la dĂ©funte Constitution pour l'Ă©toffer. Des eurodĂ©putĂ©s d'extrĂȘme gauche et d'extrĂȘme droite, partisans d'un rĂ©fĂ©rendum sur le traitĂ© europĂ©en, ont perturbĂ© la cĂ©rĂ©monie officielle mercredi matin. ElaborĂ©e par une Convention, la "Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne" reprend, en un texte unique, l'ensemble des droits civiques, politiques, Ă©conomiques et sociaux de toutes les personnes vivant sur son territoire. Le texte, qui comprend cinquante-quatre articles, regroupe les droits en six grands chapitres dignitĂ©, libertĂ©, Ă©galitĂ©, solidaritĂ©, citoyennetĂ© et justice, plus les dispositions finales. "Pour les citoyens de l'Union europĂ©enne, c'est un jour de joie. Cinquante ans aprĂšs la crĂ©ation des CommunautĂ©s europĂ©ennes par les pĂšres fondateurs sur les ruines d'un continent dĂ©vastĂ©, nous voulons exprimer aujourd'hui le cours de notre identitĂ©", a affirmĂ© Hans-Gert Pittering. Le texte dĂ©clare notamment que "les peuples de l'Europe, en Ă©tablissant entre eux une union sans cesse plus Ă©troite, ont dĂ©cidĂ© de partager un avenir pacifique fondĂ© sur des valeurs communes". "L'UNION RECONNAĂT LES DROITS, LES LIBERTĂS OU LES PRINCIPES DE LA CHARTE" Si la charte Ă©tait l'une des rares parties de la Constitution qui ait trouvĂ© grĂące aux yeux des partisans du non en France, dans les pays eurosceptiques, comme le Royaume-Uni, elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e comme exemple d'ingĂ©rence de l'Union europĂ©enne dans les affaires nationales. Pour lui donner un aspect moins constitutionnel, le texte a donc disparu du nouveau traitĂ© qui sera signĂ©, jeudi, Ă Lisbonne, par les dirigeants europĂ©ens. Mais le traitĂ© lui donne cependant force juridique puisqu'il indique, en une phrase, que "l'Union reconnaĂźt les droits, les libertĂ©s ou les principes de la charte". Le Royaume-Uni et la Pologne ont toutefois obtenu un dĂ©rogation sur ce texte pour qu'il n'ait pas force juridique sur leur territoire leurs citoyens ne pourront donc pas saisir la Cour de justice de l'UE pour violation de leurs droits "fondamentaux" . Le Monde avec Reuters Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Applicationde la Charte â articles 32 et 33 Titre â article 34 Loi constitutionnelle de 1982< â article 52 Garantie des droits et libertĂ©s â article 1 1. La Charte canadienne des droits et libertĂ©s garantit les droits et les libertĂ©s qui y sont Ă©noncĂ©s.
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Prise en compte de la CEDH: art. 52§3 (clause de correspondance) âą ConsĂ©quence de lâarticle 52§2 dans la jurisprudence de la Cour: J McB (aff. 93/09), Volker (C-92/09) âą Prise en compte de la CEDH par le juge national si invocabilitĂ© de la Charte âą Contentieux visĂ©s: fiscalitĂ© et sanctions
Le Blog > La Charte des droits fondamentaux de la Communication < Le Blog 22 novembre 2021 Illustration © InclunĂ©a Tout un chacun, quelles que soient l'Ă©tendue ou la gravitĂ© de son handicap, dispose d'un droit fondamental Ă influer, via la communication, les conditions de son existence. Au-delĂ de ce droit fondamental, plusieurs droits spĂ©cifiques Ă la communication doivent ĂȘtre garantis dans toutes les interactions et interventions du quotidien, qui impliquent des personnes souffrant de troubles sĂ©vĂšres. Ces droits fondamentaux Ă la communication sont les suivants 1. Le droit de demander des objets, des actions, des Ă©vĂ©nements ou des personnes, souhaitĂ©es, et d'exprimer des prĂ©fĂ©rences ou des sentiments personnels. 2. Le droit de disposer de choix et d'alternatives. 3. Le droit de rejeter ou de refuser des objets, Ă©vĂ©nements ou actions non dĂ©sirĂ©s, y compris le droit de refuser ou dĂ©cliner toutes les options offertes. 4. Le droit de demander et d'obtenir une attention et des interactions avec une autre personne. 5. Le droit de demander une rĂ©action ou une information sur une situation, un objet, une personne ou un Ă©vĂ©nement. 6. Le droit Ă des efforts en vue d'un traitement et d'une intervention active, pour permettre aux personnes souffrant d'un handicap sĂ©vĂšre de communiquer des messages, sous quelque forme que ce soit, de maniĂšre aussi efficace et effective que leurs capacitĂ©s le leur permettent. 7. Le droit de voir leurs actions de communication reconnues et qu'une rĂ©ponse y soit apportĂ©e, mĂȘme si l'intention poursuivie par ses actions ne peut ĂȘtre satisfaite par l'interlocuteur. 8. Le droit d'avoir accĂšs, Ă tout moment, Ă tout moyen de communication Ă©tendu et alternatif, ainsi qu'Ă tout instrument d'assistance, et de voir ces instruments en bon Ă©tat. Ă dĂ©couvrir Le livre blanc 9. Le droit Ă des contextes, interactions et opportunitĂ©s environnementales qui incitent et permettent aux personnes souffrant de handicaps de prendre part comme partenaires de communication avec d'autres personnes, notamment des pairs. 10. Le droit d'ĂȘtre informĂ© sur les personnes, les choses et les Ă©vĂ©nements de l'environnement immĂ©diat. 11. Le droit d'entrer en communication d'une maniĂšre qui reconnaĂźt la dignitĂ© inhĂ©rente de l'interlocuteur, y compris le droit de participer aux Ă©changes sur des personnes qui ont lieu en sa prĂ©sence. 12. Le droit d'entrer en communication de maniĂšre faisant sens, comprĂ©hensible, culturellement et linguistiquement adĂ©quate. Commission nationale pour les besoins en communication des personnes souffrant de handicaps sĂ©vĂšres 1992 A propos de l'auteur ChloĂ© JĂ©gu Ătudiante en Communication, Marketing et PublicitĂ©, elle rejoint lâaventure InclunĂ©a lors de son lancement, en tant que ChargĂ©e de Communication. Elle a pour mission de transmettre les valeurs et les actualitĂ©s de la marque InclunĂ©a. Ă lire aussi sur notre blog Cassons les prĂ©jugĂ©s sur la trisomie 21 27 juin 2022© Nathan Anderson En France, la trisomie 21 est lâanomalie chromosomique la plus rĂ©pandue, touchant plus de 50 000 personnes. Chaque annĂ©e, une journĂ©e mondiale de la trisomie 21 est organisĂ©e... Cassons les prĂ©jugĂ©s sur la trisomie 21 27 juin 2022© Nathan Anderson En France, la trisomie 21 est lâanomalie chromosomique la plus rĂ©pandue, touchant plus de 50 000 personnes. Chaque annĂ©e, une journĂ©e mondiale de la trisomie 21 est organisĂ©e... SociĂ©tĂ© Trisomie 21 La trisomie 21 et les troubles du langage 20 juin 2022Les premiers mots prononcĂ©s par une personne trisomique interviennent gĂ©nĂ©ralement en cohĂ©rence avec le niveau de dĂ©veloppement cognitif. Et certaines personnes porteuses de trisomie 21 peuvent faire lâobjet de troubles... La trisomie 21 et les troubles du langage 20 juin 2022Les premiers mots prononcĂ©s par une personne trisomique interviennent gĂ©nĂ©ralement en cohĂ©rence avec le niveau de dĂ©veloppement cognitif. Et certaines personnes porteuses de trisomie 21 peuvent faire lâobjet de troubles... CAA Trisomie 21 C'est quoi la trisomie 21 ? 13 juin 2022Le corps humain possĂšde de milliards de cellules et chaque cellule dĂ©tient gĂ©nĂ©ralement 46 chromosomes 23 paires porteurs de nombreux gĂšnes. Pour certaines personnes, on en compte 47 ! Elles... C'est quoi la trisomie 21 ? 13 juin 2022Le corps humain possĂšde de milliards de cellules et chaque cellule dĂ©tient gĂ©nĂ©ralement 46 chromosomes 23 paires porteurs de nombreux gĂšnes. Pour certaines personnes, on en compte 47 ! Elles... Trisomie 21
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DĂšslors, la Cour de justice est tenue par lâexigence posĂ©e Ă lâarticle 52, point 3, de la Charte qui dispose que « [d]ans la mesure oĂč la prĂ©sente Charte contient des droits correspondant Ă des droits garantis par la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, leur sens et leur portĂ©e sont les
Charte_Droits_Fondamentaux_Union_EuropeennePublished on Jan 24, 2013 et Travail
DĂ©sormais la formule est bien ancrĂ©e : les traitĂ©s se lisent « Ă la lumiĂšre de la Charte des droits fondamentaux ». Celle-ci, conformĂ©ment Ă lâarticle 52, paragraphe 1 er de la Charte, doit ĂȘtre « prĂ©vue par la loi et si, dans le respect du contenu essentiel de ce droit et du principe de proportionnalitĂ©, elle est nĂ©cessaire et rĂ©pond effectivement Ă
1 Le droit ne fait pas de la personne ĂągĂ©e une catĂ©gorie Ă part qui bĂ©nĂ©ficierait dâun rĂ©gime juridique propre [1]. Elle est censĂ©e jouir des garanties offertes par les textes internationaux Pacte international des droits civils et politiques PIDCP, Pacte international des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels PIDESC, Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapĂ©es CIDPH, europĂ©ens ConvEDH, Charte des droits fondamentaux, Charte sociale europĂ©enne ou de droit interne, au mĂȘme titre que nâimporte quel sujet de droit. Lorsque la personne ĂągĂ©e est en pleine possession de ses moyens physiques et mnĂ©siques, la question de ses droits fondamentaux, dĂ©finis comme lâensemble des droits primordiaux garantis dans un Ătat de droit [2], ne se pose pas. Ce nâest que lorsquâelle devient vulnĂ©rable sur le plan financier, physique ou intellectuel et/ou quâelle entre en Ă©tablissement dâaccueil que la menace surgit. Câest pourquoi le lĂ©gislateur lâapprĂ©hende frĂ©quemment par le prisme de sa vulnĂ©rabilitĂ© [3] ou de son besoin de protection. Une telle approche donne lieu Ă lâĂ©laboration dâun rĂ©gime superposĂ©, par petites touches, dans des domaines variĂ©s. Quâon songe aux classiques dispositifs de protection juridique figurant dans le code civil sauvegarde de justice, curatelle, tutelle ou Ă de plus rĂ©cents mĂ©canismes mandat de protection future instituĂ© en 2007 [4] ou habilitation familiale créée en 2015 [5], ces mesures nâont cessĂ© de se dĂ©ployer au grĂ© du vieillissement de la population. Point dâorgue de cette Ă©volution, la loi du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement [6], a proposĂ© un meilleur accompagnement des personnes ĂągĂ©es dans leur parcours de vie et de soins mais, en outre, a opĂ©rĂ© un renforcement de leurs droits et libertĂ©s. Dans le cadre des Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux, lâarticle L. 311-3 CASF garantit lâexercice de droits et libertĂ©s individuels Ă toute personne prise en charge. La loi du 2 fĂ©vrier 2016 [7] crĂ©ant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie sâadresse Ă©galement aux bĂ©nĂ©ficiaires naturels que sont les personnes ĂągĂ©es. Par ailleurs, certaines rĂšgles du droit pĂ©nal sanctionnent spĂ©cifiquement les violences et les discriminations dirigĂ©es Ă leur encontre [8]. MalgrĂ© cela, les atteintes portĂ©es Ă leurs droits fondamentaux nâont jamais Ă©tĂ© plus prĂ©gnantes quâaujourdâhui [9]. Si la crise du COVID-19 a indiscutablement accru le phĂ©nomĂšne en limitant la libertĂ© de circulation et en mettant Ă mal le droit dâentretenir des relations avec lâentourage [10], des causes endĂ©miques sont Ă lâorigine de violation graves et renouvelĂ©es Ă lâensemble des droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es [11]. On peut citer, sans souci dâexhaustivitĂ©, le faible investissement humain et financier dans la silver Ă©conomie », la pĂ©nurie de personnel [12], la logique gestionnaire de la prise en charge des personnes ĂągĂ©es indĂ©pendamment de leurs besoins effectifs [13], le peu de considĂ©ration pour leur capacitĂ© dâautodĂ©termination et leur libertĂ© dâaction en gĂ©nĂ©ral. 2 Les pouvoirs publics se sont pourtant emparĂ©s trĂšs tĂŽt de la question des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e Ă la faveur dâune prise de conscience collective des implications Ă©conomico-juridiques du vieillissement de la sociĂ©tĂ© [14]. Cette prĂ©occupation a sensiblement marquĂ© la derniĂšre dĂ©cennie [15] comme en tĂ©moignent les nombreux rapports dĂ©diĂ©s aux droits des personnes ĂągĂ©es [16] favorables Ă la prĂ©servation, voire Ă lâĂ©largissement de leurs droits fondamentaux. MalgrĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s et en dĂ©pit dâun maillage lĂ©gislatif international et national dense et cohĂ©rent, la prise en charge des personnes ĂągĂ©es continue de sâopĂ©rer contra legem, en violation des droits fondamentaux reconnus par le droit français et les textes internationaux [17]. 3 La rĂ©forme historique » [18], promise pour 2019 sur la base de lâimportant rapport Libault [19] Grand Ăąge et autonomie » [20], ne paraĂźt plus figurer au premier plan des prĂ©occupations gouvernementales [21] prĂ©sentĂ© au Conseil des ministres le 7 octobre 2021 [22]. Les reprĂ©sentants du secteur qui appelaient de leurs vĆux une rĂ©forme dâenvergure ont exprimĂ© leur dĂ©ception [23]. Câest dans ce contexte que le DĂ©fenseur des droits a dĂ©posĂ© [24], le 4 mai 2021, un rapport qui met en Ă©vidence lâimpact de la crise sanitaire du COVID-19 sur les droits et libertĂ©s des personnes accueillies en EHPAD. Le regard du DĂ©fendeur des droits est riche dâenseignements dĂšs lors quâil est saisi des difficultĂ©s rencontrĂ©es par les personnes ĂągĂ©es sur le terrain et que ses avis sont une source dâinspiration pour le lĂ©gislateur. En six ans, ses services ont reçu plusieurs centaines de signalements pour des mauvais traitements dans ces Ă©tablissements. Bien que 80 % des dossiers concernent la prise en charge de personnes ĂągĂ©es par des EHPAD, le constat prĂ©existait Ă la pandĂ©mie et vaut pour toutes les personnes ĂągĂ©es, quâelles soient accueillies ou non [25]. Il reste que lâĂ©pidĂ©mie de COVID-19 bouscule la coordination des soins entre le secteur mĂ©dico-social et le secteur sanitaire, faisant des droits et libertĂ©s des rĂ©sidents une variable dâajustement face au manque de moyens et de personnels au sein des EHPAD » [26]. Les personnes ĂągĂ©es accueillies en EHPAD ont Ă©tĂ©, en outre, identifiĂ©es comme Ă©tant particuliĂšrement vulnĂ©rables au COVID-19 en raison de leur Ăąge et des pathologies ou comorbiditĂ©s Ă©ventuellement associĂ©es. Ce constat a conduit les autoritĂ©s Ă organiser une protection accrue pour ces personnes par lâadoption de mesures restrictives rigoureuses, dĂ©rogatoires au droit commun, hors cadre normatif spĂ©cifique. Le DĂ©fenseur des droits a relevĂ© que ces dispositions [27] ont conduit Ă une augmentation des atteintes aux droits fondamentaux et dĂ©plorĂ© son manque de lisibilitĂ© [28]. En rĂ©ponse, 64 recommandations ont Ă©tĂ© formulĂ©es en vue dâamĂ©liorer la prise en charge des personnes accueillies en EHPAD et dâassurer lâeffectivitĂ© de leurs droits, parmi lesquelles 13 recommandations spĂ©cifiques Ă la situation de crise sanitaire. 4 Le contexte pandĂ©mique a certes cristallisĂ© et rendu plus visibles les atteintes aux droits des personnes ĂągĂ©es mais le dĂ©fi quotidien de la prise en charge des personnes ĂągĂ©es repose aujourdâhui comme hier sur un dĂ©licat Ă©quilibre entre la prĂ©servation de leur sĂ©curitĂ© et le respect de leurs droits et libertĂ©s [29]. DĂšs lors, si les droits fondamentaux sont reconnus par un arsenal de textes contraignants de toute nature, force est de constater leur impuissance Ă en garantir lâeffectivitĂ© I, ce qui invite Ă proposer des remĂšdes II.I â Lâimpuissance du lĂ©gislateur Ă garantir lâeffectivitĂ© des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e 5 En dĂ©pit de la multiplicitĂ© des sources des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e A, Ă lâĂ©preuve des faits, les atteintes qui leur sont portĂ©es sont persistantes B.A â La multiplicitĂ© des sources des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e 6 La protection des droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es est assurĂ©e au niveau international et europĂ©en 1 mais aussi au plan national Ă travers un maillage textuel particuliĂšrement dense 2.1 â Les textes internationaux et europĂ©ens 7 Sur le plan international, dâimportants traitĂ©s relatifs aux droits humains sâappliquent Ă tous, sans distinction, y compris aux personnes ĂągĂ©es. On peut citer le Pacte international des droits civils et politiques PIDCP [30] et le Pacte international des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels PIDESC [31] qui imposent aux Ătats signataires de garantir Ă chacun lâeffectivitĂ© de ses droits fondamentaux, notamment le droit Ă la dignitĂ©, Ă la santĂ© physique et mentale mais aussi le droit Ă la vie privĂ©e et familiale. Sâajoute la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapĂ©es CIDPH [32] qui protĂšge les personnes ĂągĂ©es prĂ©sentant des incapacitĂ©s physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont lâinteraction avec diverses barriĂšres peut faire obstacle Ă leur pleine et effective participation Ă la sociĂ©tĂ© sur la base de lâĂ©galitĂ© avec les autres » [33]. Compte tenu du caractĂšre extensif de la dĂ©finition, nombre de personnes ĂągĂ©es non reconnues comme handicapĂ©es au sens administratif du terme, entrent dans cette dĂ©finition et sont visĂ©es par ce texte. 8 Au niveau europĂ©en, les personnes ĂągĂ©es relĂšvent naturellement de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme et des libertĂ©s fondamentales CESDH [34] et de la Charte des droits fondamentaux [35] de lâUnion europĂ©enne. La Charte sociale europĂ©enne [36] garantit en outre les droits sociaux et Ă©conomiques fondamentaux et un traitement non-discriminatoire. Le ComitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels CODESC a formulĂ© en 1995, dans une Observation gĂ©nĂ©rale intitulĂ©e Droits Ă©conomiques, sociaux et culturels des personnes ĂągĂ©es », un certain nombre de recommandations, Ă lâaune du PIDESC. Elles ont guidĂ© les politiques publiques en matiĂšre de vieillissement des populations [37]. 9 Ces textes convergent pour assurer lâĂ©galitĂ© et lâeffectivitĂ© des droits au profit des personnes ĂągĂ©es en cohĂ©rence avec le droit interne qui poursuit le mĂȘme â Les textes de droit interne 10 La loi n° 2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005 [38] pour lâĂ©galitĂ© des droits et des chances a permis de garantir un pouvoir de dĂ©cision sans discrimination aux personnes ĂągĂ©es mais câest la loi ASV du 28 dĂ©cembre 2015 qui a prĂ©cisĂ© la nature et lâĂ©tendue de leurs droits fondamentaux [39]. Dans le cadre de lâaccueil dans un Ă©tablissement mĂ©dico-social, lâarticle L. 311-3 CASF garantit lâexercice de sa dignitĂ©, de son intĂ©gritĂ©, de sa vie privĂ©e, de son intimitĂ© et de sa sĂ©curitĂ©, auxquels la loi prĂ©citĂ©e du 28 dĂ©cembre 2015 a ajoutĂ© le droit dâaller et venir librement. Diverses chartes de valeur juridique inĂ©gale complĂštent ces dispositifs. On peut citer la Charte des droits et libertĂ©s de la personne majeure protĂ©gĂ©e [40], la Charte des droits et des libertĂ©s de la personne ĂągĂ©e en situation de handicap ou de dĂ©pendance créée par la Fondation Nationale de GĂ©rontologie FNG ou la Charte des droits et des libertĂ©s de la personne accueillie en Ă©tablissement qui reprend et explicite les droits inscrits dans le Code [41]. Plus rĂ©cemment, une Charte Ă©thique intitulĂ©e Accompagnement du grand Ăąge » a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e et dĂ©posĂ©e le 2 septembre 2021 avec pour objectif affichĂ© de renforcer les droits des personnes ĂągĂ©es [42]. Si ces diffĂ©rentes chartes sâavĂšrent particuliĂšrement utiles car elles contribuent Ă garantir les droits fondamentaux de la personne, le droit souple quâelles composent ne suffit pas Ă faire cesser les atteintes persistantes aux droits fondamentaux de la personne â Les atteintes persistantes aux droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e 11 Les droits et libertĂ©s fondamentaux de la personne ĂągĂ©e sont trĂšs divers mais imbriquĂ©s. Tout lâenjeu de la prise en charge des personnes ĂągĂ©es repose sur la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger sans diminuer » [43], de respecter sans nĂ©gliger » [44]. Il peut en effet ĂȘtre tentant de confisquer tout pouvoir de dĂ©cision aux personnes ĂągĂ©es, au risque de les rĂ©ifier et de les priver de leurs droits, motif pris que la perte de leur capacitĂ© est inĂ©luctable du fait de leur amenuisement physique et psychique [45]. Les atteintes aux droits fondamentaux peuvent toucher lâintĂ©gritĂ© ou lâintimitĂ© de la personne ĂągĂ©e 1 cependant que dâautres concernent leur qualitĂ© de vie 2.1 â Les atteintes aux droits fondamentaux relatifs Ă lâintĂ©gritĂ© et Ă lâintimitĂ© de la personne ĂągĂ©e 12 Les droits sont indiscutablement fondamentaux lorsquâils touchent au corps humain, Ă la dignitĂ©, Ă lâintĂ©gritĂ© ou lâintimitĂ© de la personne. Ces droits ont une valeur constitutionnelle et sont protĂ©gĂ©s dans le cadre dâun accueil en Ă©tablissement par lâarticle L. 311-3 CASF. En pratique toutefois, les droits Ă lâintimitĂ© [46] et Ă la dignitĂ© des personnes ĂągĂ©es sont frĂ©quemment nĂ©gligĂ©s, notamment lorsque des considĂ©rations dâordre organisationnel et budgĂ©taire deviennent prĂ©dominantes » [47]. De telles atteintes peuvent rĂ©sulter de mauvais traitements ou de nĂ©gligences dans les soins. Le constat dressĂ© par le DĂ©fenseur des droits dans son rapport est particuliĂšrement accablant Ă cet Ă©gard [48]. Au-delĂ de ce rapport, des pratiques rĂ©currentes, attentatoires aux droits des personnes ĂągĂ©es, sont observĂ©es. Au nom de la sĂ©curitĂ© des personnes ĂągĂ©es, lâentourage et les professionnels sâautorisent Ă accĂ©der sans frapper Ă la porte de leur logement ou de leur chambre, voire utilisent des moyens de gĂ©olocalisation ou de vidĂ©osurveillance sans solliciter leur accord prĂ©alable [49]. La Commission nationale de lâinformatique et des libertĂ©s CNIL a formulĂ© des recommandations sur les systĂšmes de suivi et dâassistance Ă©lectroniques des personnes ĂągĂ©es ou dĂ©sorientĂ©es, le 24 juillet 2013. Elle considĂšre que ces dispositifs ne sauraient se substituer Ă la prise en charge humaine et ne saurait pallier le manque de personnel. Le principe de la libertĂ© dâaller et de venir doit demeurer la rĂšgle [50]. Le respect du droit Ă la vie privĂ©e et Ă lâintimitĂ© consacrĂ© par lâarticle 8 de le ConvEDH et lâarticle 9 du Code civil doit ĂȘtre garanti. Câest dâautant plus vrai quâil nâexiste pas de fondement lĂ©gislatif rĂšglementant lâusage de ces dispositifs ni de dĂ©cision de justice ayant prĂ©cisĂ© leurs conditions dâutilisation. Dans lâattente dâun texte [51], ces systĂšmes doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec parcimonie et rĂ©pondre au principe de proportionnalitĂ© et dâindividualisation. Le DĂ©fenseur des droits recommande Ă cet Ă©gard dâĂ©laborer un guide Ă lâusage des professionnels explicitant le cadre juridique de la mise en place des systĂšmes de vidĂ©osurveillance [52]. 13 Dans le prolongement de ces droits cardinaux, le droit fondamental de toute personne de jouir du meilleur Ă©tat de santĂ© possible sans discrimination [53] a une valeur constitutionnelle [54] et doit ĂȘtre mis en Ćuvre par tous moyens disponibles au bĂ©nĂ©fice de toute personne » en vertu de lâarticle L. 1110-1 CSP. Les articles et du CSP garantissent par ailleurs le droit aux soins les plus adaptĂ©s Ă son Ă©tat et la prise en charge de la douleur ainsi que le droit dâavoir une fin de vie digne. Les textes mettent en place une aide Ă la dĂ©cision mĂ©dicale et le droit, pour la personne ĂągĂ©e de participer aux dĂ©cisions la concernant [55]. Dans le cadre des Ă©tablissements dâaccueil, le droit Ă la santĂ© se double dâun droit Ă la sĂ©curitĂ© prĂ©vu par lâarticle alinĂ©a 1er, 1° CASF et par lâarticle 7 de la Charte des droits et des libertĂ©s de la personne accueillie en Ă©tablissement qui garantit le droit Ă la protection, le droit Ă la sĂ©curitĂ©, y compris sanitaire et alimentaire ». A lâĂ©preuve des faits, les atteintes Ă ce droit sont frĂ©quemment caractĂ©risĂ©es du fait dâune insuffisance quantitative ou qualitative de personnel ou encore du mauvais entretien des locaux. Sont concernĂ©s la coordination des soins, la prise en charge mĂ©dicamenteuse, la prise en charge nocturne et les transferts au service des urgences, la santĂ© bucco-dentaire et lâaccompagnement de la fin de vie. Ce risque de dysfonctionnement a Ă©tĂ© accru du fait du contexte sanitaire [56]. Le dĂ©fenseur des droits a formulĂ© dans son Rapport un certain nombre de recommandations pour remĂ©dier Ă cette situation [57]. 14 Des atteintes tout aussi nombreuses concernent les droits fondamentaux qui protĂšgent la qualitĂ© de vie de la personne â Les atteintes aux droits fondamentaux relatifs Ă la qualitĂ© de vie de la personne ĂągĂ©e 15 Le droit Ă lâintimitĂ© et Ă la vie privĂ©e dĂ©termine la qualitĂ© de vie de la personne ĂągĂ©e dans la mesure oĂč la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme en retient une conception extensive qui englobe, entre autres, des aspects de lâidentitĂ© physique et sociale dâun individu, notamment le droit Ă lâautonomie personnelle, le droit au dĂ©veloppement personnel et le droit dâĂ©tablir et entretenir des rapports avec dâautres ĂȘtres humains et le monde extĂ©rieur » [58]. Dans cette perspective, la Cour considĂšre que le droit dâentretenir des relations sexuelles dĂ©coule du droit de disposer de son corps, partie intĂ©grante de la notion dâautonomie personnelle » [59]. A cet Ă©gard le respect de ces droits fondamentaux est largement tributaire du mode de vie de la personne ĂągĂ©e et de son degrĂ© dâautonomie. Plus elle est dĂ©pendante, plus les risques dâatteintes Ă ses droits sont Ă©levĂ©s. Le Rapport du DĂ©fenseur des droits montre que la personne ĂągĂ©e est trĂšs souvent bridĂ©e dans les diffĂ©rentes dimensions de sa vie personnelle. Une atteinte Ă la vie privĂ©e ou au droit dâaller et venir rĂ©sulte gĂ©nĂ©ralement dâune limitation excessive des visites ou dâune restriction des dĂ©placements, ce quâillustre la crise sanitaire, voire dâune ouverture du courrier ou dâune interdiction de lâusage de tĂ©lĂ©phones portables. Sâagissant spĂ©cialement de la libertĂ© dâaller et venir, le dĂ©fenseur des droits a constatĂ© que lâapplication du droit souple a concouru Ă accentuer les entraves aux droits des personnes ĂągĂ©es [60] et recommande [61] de limiter son recours pour toute mesure attentatoire aux droits et libertĂ©s des personnes accueillies. 16 Pour remĂ©dier aux manquements constatĂ©s, le DĂ©fenseur des droits propose par aileurs de renforcer le droit Ă une prise en charge et Ă un accompagnement de qualitĂ© en Ă©laborant, au-delĂ des recommandations de la Haute AutoritĂ© de santĂ© HAS, un cadre rĂ©glementaire dĂ©finissant les conditions dâĂ©laboration du projet personnalisĂ© du rĂ©sident [62]. Le rĂŽle et lâintervention des tiers pourraient ĂȘtre prĂ©cisĂ©s, notamment celui des dames de compagnie » au sein des EHPAD, dans le rĂšglement intĂ©rieur de lâĂ©tablissement [63]. Afin de garantir le bien ĂȘtre des rĂ©sidents, il est Ă©galement recommandĂ© aux directions des Ă©tablissements de leur proposer des activitĂ©s accessibles et adaptĂ©es [64] dans le cadre dâun projet personnalisĂ© réévaluĂ© pĂ©riodiquement avec la participation de lâintĂ©ressĂ© [65]. Il est suggĂ©rĂ© de veiller Ă ce que les directions des EHPAD proposent et organisent des modalitĂ©s de communication Ă distance pour les rĂ©sidents tĂ©lĂ©phone, vidĂ©oconfĂ©rence, courriel, applications dĂ©diĂ©es, mise Ă disposition de papier et stylos⊠permettant Ă lâensemble des personnes de garder un contact avec leurs proches », en particulier pendant la crise sanitaire [66]. 17 Si le renforcement et lâexplicitation des mesures existantes sont indispensables il convient dâidentifier prĂ©cisĂ©ment les leviers de nature Ă lutter contre lâineffectivitĂ© des droits, notamment par la mise en Ćuvre de contrĂŽle plus â Les remĂšdes Ă lâineffectivitĂ© des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e 18 Deux leviers peuvent ĂȘtre actionnĂ©s pour garantir les droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e. Il convient de rĂ©affirmer son pouvoir dâautodĂ©termination A tout en renforçant les mĂ©canismes de contrĂŽle de ses droits B.A â La rĂ©affirmation du pouvoir dâautodĂ©termination de la personne ĂągĂ©e 19 Le pouvoir dâautodĂ©termination est au cĆur des droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es [67]. De ce pouvoir dĂ©coule le libre exercice de deux prĂ©rogatives essentielles dâune part le droit de consentir 1, dâautre par le libre choix de son domicile 2.1 â Le droit de consentir consolidĂ© 20 Le consentement de la personne ĂągĂ©e devrait ĂȘtre recueilli systĂ©matiquement [68] pour toute question relative Ă son mode de vie choix du domicile, interactions avec les tiers, loisirs, parcours de soins, etc. et ce, quâelle soit accueillie dans un Ă©tablissement mĂ©dico-social [69] ou non. En pratique la rĂ©alitĂ© est tout autre, comme le confirme le Rapport du DĂ©fenseur des droits [70]. Le constat nâest pas nouveau. Bien souvent, famille et soignants passent outre lâavis du malade par habitude et parce que câest plus rapide et plus commode. Câest alors la loi du tout ou rien qui est Ă lâĆuvre. Soit le malade est capable dâexprimer une volontĂ© libre et Ă©clairĂ©e, auquel cas, il se prend en charge, soit une autre volontĂ© se substitue Ă la sienne. Or, compte tenu de lâamenuisement progressif des capacitĂ©s mnĂ©siques, propre au grand Ăąge, une voie mĂ©diane devrait ĂȘtre privilĂ©giĂ©e de nature Ă tenir compte de ce que le malade nâest pas systĂ©matiquement privĂ© de conscience. Il peut lâĂȘtre partiellement ou se trouver dans un intervalle lucide [71]. 21 Le rapport du DĂ©fenseur des droits rappelle lâimportance du consentement [72] et formule un certain nombre de recommandations [73], aprĂšs avoir constatĂ© les nombreuses atteintes portĂ©es Ă ce droit dans le cadre des EHPAD contre la lettre de lâarticle L. 311-3, 3° CASF. Il est rappelĂ© que son effectivitĂ© passe par une information claire et facile dâaccĂšs [74]. De maniĂšre plus novatrice, le DĂ©fenseur des droits suggĂšre de mettre en place un contrĂŽle institutionnel en incitant les directions des EHPAD Ă dĂ©signer un rĂ©fĂ©rent chargĂ© de veiller Ă la recherche effective du consentement des rĂ©sidents [75]. Le recours Ă un tel rĂ©fĂ©rent pourrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© dans le cadre des parcours de soins hors EHPAD ou dans le cadre de la conclusion des contrats qui engagent le patrimoine de la personne ĂągĂ©e ou impactent ses conditions de vie. 22 Lorsque la personne ĂągĂ©e nâest pas en mesure de consentir seule, il importe de rechercher son assentiment [76] et de lui proposer une aide Ă la dĂ©cision. Il sâagit alors de remplacer le consentement libre et Ă©clairĂ© par celui de consentement assistĂ© » qui suppose une dĂ©cision concertĂ©e. A cet Ă©gard, la loi du 28 dĂ©cembre 2015 a Ă©tendu la possibilitĂ© de dĂ©signer une personne de confiance au bĂ©nĂ©fice de la personne accueillie dans un Ă©tablissement, un service social ou mĂ©dico-social [77]. Elle a pour mission dâaccompagner la personne ĂągĂ©e dans ses dĂ©marches et de lâaider dans ses dĂ©cisions dans le cadre de sa prise en charge mĂ©dico-sociale [78]. Cette mesure mĂ©rite dâĂȘtre approuvĂ©e car elle permet de supplĂ©er lâabsence dâune mesure dâanticipation mandat de protection future, directives anticipĂ©es, rĂ©gimes de protection classique telle la curatelle, la tutelle ou la sauvegarde de justice. Le dĂ©fenseur des droits dĂ©plore toutefois que le recours Ă la personne de confiance soit mal compris [79], peu ou mal utilisĂ© [80]. Il suggĂšre dâengager des actions de sensibilisation auprĂšs des professionnels, des rĂ©sidents et de leurs proches sur le rĂŽle de la personne de confiance dans le secteur mĂ©dico-social [81] et de prĂ©voir, par une disposition rĂ©glementaire, lâobligation dâinscrire le nom et les coordonnĂ©es de la personne de confiance dĂ©signĂ©e par le rĂ©sident dans son dossier » [82]. Il est Ă©galement recommandĂ© de veiller Ă ce que les directions des EHPAD renforcent lâinformation du rĂ©sident et de ses proches sur les modalitĂ©s de prise en charge, les prestations proposĂ©es, les mesures de protection, les voies de recours ainsi que le droit pour la personne accueillie de dĂ©signer une personne de confiance [83]. 23 Une réécriture de lâarticle L. 311-4 du CASF est prĂ©conisĂ©e afin dâimposer la prĂ©sence de la personne de confiance lors de la conclusion du contrat de sĂ©jour, sauf refus de la personne ĂągĂ©e [84]. On le pressent, le choix du domicile est crucial car il Ă la fois un outil de promotion des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e et la condition de son bien-ĂȘtre [85].2 â Le libre choix du domicile prĂ©servĂ© 24 Parmi leurs revendications les plus marquĂ©es, les sĂ©niors entendent prĂ©server leur libertĂ© de choisir leur lieu de vie avec une prĂ©fĂ©rence marquĂ©e pour le maintien Ă domicile [86], conformĂ©ment aux textes qui leur offrent cette facultĂ© [87]. Lâarticle L. 311-3, 2° CASF permet notamment de choisir entre le recours Ă des prestations Ă domicile et lâadmission au sein dâun Ă©tablissement spĂ©cialisĂ©. En pratique toutefois, la loi est Ă©ludĂ©e. Sous couvert de protĂ©ger la personne ĂągĂ©e, il lui est rĂ©guliĂšrement imposĂ© de quitter son domicile pour un Ă©tablissement dâhĂ©bergement collectif sans justification tenant Ă sa sĂ©curitĂ© ou Ă sa protection. LâhypothĂšse vise le placement dâoffice en Ă©tablissement mĂ©dicalisĂ© [88] mais, le plus souvent, lâatteinte Ă la libertĂ© de choisir son domicile est beaucoup plus insidieuse et prend la forme dâune insistance de plus en plus pressante des proches pour faire plier la volontĂ© de la personne ĂągĂ©e. Le dĂ©part du domicile sâopĂšre alors au prix dâun vice du consentement qui relĂšve dâune forme de violence morale exercĂ©e par un tiers au contrat dâhĂ©bergement. Lâarticle 226-4-2 C. pĂ©n. qui condamne le fait de forcer un tiers Ă quitter le lieu quâil habite sans avoir obtenu le concours de lâĂtat dans les conditions prĂ©vues Ă lâarticle L. 153-1 du code des procĂ©dures civiles dâexĂ©cution, Ă lâaide de manĆuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans dâemprisonnement et de 30 000 ⏠dâamende » [89] paraĂźt ici inopĂ©rant. On imagine mal une personne ĂągĂ©e vulnĂ©rable, en perte dâautonomie, prendre lâinitiative dâune action en justice contre ses proches. Dans le cadre sanitaire et social, lâarticle L. 311-4, b, 2° CASF, cela a Ă©tĂ© indiquĂ©, fait obligation au directeur dâĂ©tablissement de sâentretenir avec la personne ĂągĂ©e accueillie, lors de la conclusion du contrat de sĂ©jour, hors de la prĂ©sence de tout tiers, sauf si la personne demande Ă ĂȘtre accompagnĂ©e, en particulier par la personne de confiance quâelle aura dĂ©signĂ©e [90]. Le DĂ©fenseur des droits regrette toutefois dans son Rapport que les conditions du recueil du consentement de la personne ĂągĂ©e demeurent sujettes Ă caution et que des mises sous protection soient demandĂ©es pour faciliter lâentrĂ©e en EHPAD [91]. Il propose dâoffrir au rĂ©sident la possibilitĂ© dâalterner, dans un premier temps, les sĂ©jours en Ă©tablissement et au domicile, afin dâexprimer un choix Ă©clairĂ© [92]. Cette proposition mĂ©rite pleine approbation car elle conforte le pouvoir dâautodĂ©termination de la personne ĂągĂ©e et garantit sa libertĂ© de choisir son lieu de vie. 25 LâeffectivitĂ© des droits fondamentaux suppose, outre lâaffirmation du pouvoir dâautodĂ©termination de la personne ĂągĂ©e, le renforcement des mĂ©canismes de protection afin de dĂ©tecter lâampleur des atteintes â Le renforcement des mĂ©canismes de protection des droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e 26 La protection des droits fondamentaux passe par une lutte constante contre les discriminations et les maltraitances faites aux personnes ĂągĂ©e 1, accompagnĂ©e dâun contrĂŽle des activitĂ©s des professionnels du troisiĂšme Ăąge 2.1 â La lutte contre les discriminations et maltraitances 27 En premier lieu, le respect des droits fondamentaux implique une lutte contre toute forme de discrimination liĂ©e Ă lâĂąge, garantie par la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions dâadaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations [93]. Lâarticle 31 de la loi ASV a ouvert aux associations le droit de se constituer partie civile en cas de discrimination liĂ©e Ă lâĂąge [94]. Ce type de discrimination, volontiers dĂ©signĂ© aujourdâhui sous le terme dâ Ăągisme », est dĂ©fini comme le fait dâavoir des prĂ©jugĂ©s ou dâadopter un comportement discriminatoire envers des personnes ou des groupes en raison de leur Ăąge [95]. Le rapport Libault [96] avait formulĂ© une proposition intĂ©ressante qui pourrait ĂȘtre consacrĂ©e crĂ©er une mission parlementaire et un observatoire de lâĂągisme rattachĂ© au DĂ©fenseur des droits. 28 En second lieu, les atteintes les plus frontales aux droits fondamentaux sont celles qui touchent aux droits de lâhomme. Elles consistent dans des actes de maltraitance infligĂ©s aux personnes ĂągĂ©es [97] et prennent des formes variĂ©es physiques, psychiques ou Ă©conomiques [98]. Au titre des violences quotidiennes, on peut citer les traitements inhumains et dĂ©gradants contention [99], pose de protections urinaires sans nĂ©cessitĂ©, rĂ©duction des temps de toilette, enfermement⊠prescrits au nom de la sĂ©curitĂ© des intĂ©ressĂ©s ou pour pallier le manque de personnel et de temps dĂ©diĂ© aux soins [100]. Outre que de tels actes sont prohibĂ©s par des textes internationaux et europĂ©ens [101], ils tombent sous le coup du droit pĂ©nal qui alourdit la rĂ©pression des crimes et des dĂ©lits constitutifs dâatteintes Ă la dignitĂ© et Ă lâintĂ©gritĂ© des personnes ĂągĂ©es ou vulnĂ©rables. En pratique, lâefficacitĂ© du droit pĂ©nal est cependant limitĂ©e car les personnes ĂągĂ©es craignent gĂ©nĂ©ralement de signaler la maltraitance Ă leur famille, Ă leurs amis ou aux autoritĂ©s quand elles nâoublient pas purement et simplement lâĂ©vĂ©nement violent. Lâentourage et les professionnels sont Ă©galement rĂ©tifs Ă dĂ©noncer les maltraitances bien que lâarticle L. 313-24 CASF protĂšge le salariĂ© ou lâagent qui a tĂ©moignĂ© de mauvais traitements ou privations infligĂ©s Ă une personne accueillie ». Le constat est le mĂȘme sâagissant des Ă©tablissements, services et lieux de vie qui ont pourtant lâobligation, en vertu de lâarticle L. 331-8-1 CASF, de signaler aux autoritĂ©s administratives et sans dĂ©lai tout dysfonctionnement grave dans leur gestion ou leur organisation susceptible dâaffecter la prise en charge des usagers, leur accompagnement ou le respect de leurs droits et de tout Ă©vĂšnement ayant pour effet de menacer ou de compromettre la santĂ©, la sĂ©curitĂ© ou le bien-ĂȘtre physique ou moral des personnes prises en charge ou accompagnĂ©es ». La menace des sanctions pĂ©nales en cas de non dĂ©nonciation, prĂ©vues Ă lâarticle 434-3 C. pĂ©n. [102], ou de non-assistance Ă personne en danger, visĂ©e Ă lâarticle 223-6 C. pĂ©n., ne paraĂźt pas non plus dâune grande efficacitĂ©. Le rĂŽle des bonnes pratiques professionnelles Ă©manant de la HAS est porteur dâespoir tout comme celui de la Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance des personnes vulnĂ©rables » [103] qui a vocation Ă amĂ©liorer le repĂ©rage, le signalement et le traitement de situations de maltraitance. De maniĂšre plus positive en effet, les politiques publiques se sont assignĂ© la mission de promouvoir la bientraitance et lâaccompagnement des acteurs au quotidien [104], intra ou hors EHPAD. 29 Sur le sujet des maltraitances, le DĂ©fenseur des droits fait Ă©tat dâune situation prĂ©occupante dans les EHPAD et alarme les pouvoirs publics sur la persistance des traitements inhumains et dĂ©gradants. De multiples recommandations [105] sont formulĂ©es pour Ă©viter et dĂ©celer les cas de maltraitance [106]. Du cĂŽtĂ© des professionnels, un renforcement de la formation des intervenants dans lâaccompagnement et le soin des rĂ©sidents [107] ainsi quâune sensibilisation quant au comportement Ă adopter [108], sont proposĂ©s. Cette suggestion pourrait ĂȘtre Ă©largie Ă tous les intervenants du secteur du troisiĂšme Ăąge. Sâagissant des personnes ĂągĂ©es et de leur entourage, lâimportance du recueil de la parole est soulignĂ©e, le silence Ă©tant souvent la rĂšgle du fait de la crainte de reprĂ©sailles [109]. Le DĂ©fenseur des droits propose par ailleurs de mettre en place des observatoires rĂ©gionaux de la maltraitance signalĂ©es sur un territoire [110] ainsi quâun dispositif effectif de mĂ©diation dans le secteur mĂ©dico-social [111]. Les directions des EHPAD sont encouragĂ©es Ă renforcer la gestion et le suivi des Ă©vĂ©nements indĂ©sirables au sein de lâĂ©tablissement [112]. Ces propositions, qui Ćuvrent en faveur dâune responsabilisation des professionnels, sâappuient sur une politique de contrĂŽle qui doit ĂȘtre â La multiplication des contrĂŽles institutionnels 30 Les professionnels du troisiĂšme Ăąge sont soumis Ă un certain nombre de contrĂŽles institutionnels qui viennent au soutien des droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es. Le code de la santĂ© publique confie aux Agences rĂ©gionales de santĂ© ARS le soin de veiller Ă ce que la lutte contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales de santĂ© soit prise en compte au sein de ces commissions, lesquelles rendent compte dâactions prĂ©cises de lutte contre ces inĂ©galitĂ©s, notamment Ă lâĂ©gard des personnes en situation de vulnĂ©rabilitĂ© » [113], ce qui vise au premier chef les personnes ĂągĂ©es. Dans le cadre du projet rĂ©gional de santĂ©, les objectifs portent notamment sur [âŠ] lâorganisation des parcours de santĂ©, notamment pour les personnes atteintes de maladies chroniques et les personnes en situation de handicap ou de perte dâautonomie [âŠ] » [114]. 31 Les structures mĂ©dico-sociales sont par ailleurs soumises Ă des dispositifs dâĂ©valuation de leur activitĂ©. A la suite du rapport de lâIGAS [115], la loi du 24 juillet 2019 [116] a confiĂ© Ă la HAS lâĂ©laboration dâun nouveau dispositif dâĂ©valuation et dâun cahier des charges auquel seront soumis les organismes pouvant procĂ©der Ă cette Ă©valuation [117]. Ce texte prĂ©voit non seulement la transmission du rapport dâĂ©valuation Ă lâautoritĂ© ayant dĂ©livrĂ© lâautorisation et Ă la HAS, mais Ă©galement sa publication. Le DĂ©fenseur des droits propose dâintĂ©grer dans le nouveau dispositif dâĂ©valuation des structures mĂ©dico-sociales la publication des rĂ©sultats sous forme dâindicateurs afin de mettre Ă disposition du grand public des informations qualitatives sur les diffĂ©rents Ă©tablissements » [118]. Cette publicitĂ© des informations doit ĂȘtre encouragĂ©e car elle contribue Ă garantir lâeffectivitĂ© des droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es accueillies. 32 De maniĂšre plus novatrice, un contrĂŽle du contenu des contrats de sĂ©jour, frĂ©quemment entachĂ©s dâirrĂ©gularitĂ©s, est recommandĂ© par le DĂ©fenseur des droits qui invite les directions des EHPAD Ă planifier, dans les meilleurs dĂ©lais, un audit externe portant sur la validitĂ© des contrats de sĂ©jour de toutes les personnes accueillies et Ă procĂ©der le cas Ă©chĂ©ant, Ă leur rĂ©gularisation » [119]. Cette proposition mĂ©rite une double approbation car elle garantit lâĂ©galitĂ© de tous et offre une protection renforcĂ©e Ă chaque rĂ©sident. Le DĂ©fenseur des droits associe la DGCCRF, chargĂ©e de dĂ©busquer les clauses abusives dans les contrats [120] ainsi que les clauses interdisant de rechercher la responsabilitĂ© des Ă©tablissements, en cas de vol, de perte ou de dĂ©tĂ©rioration des biens des rĂ©sidents [121]. 33 Pour rĂ©pondre aux enjeux dâun accueil digne et respectueux de nos aĂźnĂ©s, le DĂ©fenseur des droits propose Ă©galement un contrĂŽle en amont consistant Ă fixer un ratio minimal de personnels travaillant en EHPAD en fonction du niveau dâautonomie et des soins requis des rĂ©sidents » conformĂ©ment Ă la proposition du Conseil de lâĂąge du Haut Conseil de la famille, de lâenfance et de lâĂąge HCFEA qui fixe un objectif de norme dâencadrement de 0,8 effectif Ă temps plein ETP par rĂ©sident » [122]. ConformĂ©ment aux prĂ©conisations du rapport El Khomri [123], il est Ă©galement suggĂ©rĂ© de revaloriser les diplĂŽmes et les parcours professionnels liĂ©s aux mĂ©tiers de lâaccompagnement Ă lâautonomie » [124]. 34 Ces diverses mesures de contrĂŽle prĂ©senteraient un intĂ©rĂȘt certain car elles permettent de responsabiliser les professionnels tout en moralisant leurs pratiques. Notes [1] C. Bourdaire-Mignot, T. GrĂŒndler, Le vieux, une figure de la vulnĂ©rabilitĂ© en droit », La Revue des Droits de lâHomme 2020, n° 17, p. 6. [2] A. Vignon-Barrault, Les droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e », RDSS 2018, p. 759, in Dossier La personne, sujet de protection du droit, Dir. A. Vignon-Barrault, PrĂ©f. M. Borgetto, RDSS 2018, p. 757. [3] Ariston Barion PĂ©rĂšs et Th. Fossier, VulnĂ©rabilitĂ© ou affaiblissement quel statut civil pour la personne ĂągĂ©e ? Les exemples français et brĂ©siliens », Dr. Fam. 2005, Etude n° 20 ; J. Hauser, VulnĂ©rable ou protĂ©geable deux notions Ă ne pas confondre », RTD civ., 2010, p. 761 ; Sledziewki, La dignitĂ© du sujet vulnĂ©rable », Dr. Fam. 2011, Etude 8 ; Y. Favier, VulnĂ©rabilitĂ© et fragilitĂ© rĂ©flexions autour du consentement des personnes ĂągĂ©es », RDSS 2015, p. 702 ; I. Corpart, Les droits et libertĂ©s des personnes ĂągĂ©es et vulnĂ©rables renforcĂ©s par la loi relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement », RJPF 2016, n° 6 ; H. Fulchiron, Lâaccompagnement des personnes ĂągĂ©es vulnĂ©rables nouveau concept juridique, nouvelle conception de la protection », Dr. Fam. 2017, Etude 19 ; C. Bourdaire-Mignot, T. GrĂŒndler, prĂ©c. Adde C. Lacour, Vieillesse et vulnĂ©rabilitĂ©, PUAM 2007 ; Soulet, Les raisons dâun succĂšs. La vulnĂ©rabilitĂ© comme analyseur des problĂšmes sociaux contemporains, in A. Brodiez-Dolino et alii Dir., VulnĂ©rabilitĂ©s sanitaires et sociales. De lâhistoire Ă la sociologie, PU Rennes, 2014 ; Moisdon-Chataignier Dir., ProtĂ©ger les majeurs vulnĂ©rables, Quelle place pour les familles ?, EHESP 2015. [4] Loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant rĂ©forme de la protection juridique des majeurs parue au JORF n° 56 du 7 mars 2007. [5] Loi n° 2015-1776 du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement, JORF n° 0301 du 29 dĂ©cembre 2015 rectificatif paru au JORF n° 0013 du 16 janvier 2016. Sur cette loi, v. H. Rihal, La loi relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement », AJDA 2016, p. 851, Fabas-Serlooten, Adaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement, un nouveau regard sur la perte dâautonomie », AJ Famille 2016, p. 90. Adde F. Cafarelli, La loi n° 2015-1776 du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement vers une sociĂ©tĂ© inclusive », in Ăges et Droits, De la minoritĂ© Ă la vieillesse au miroir du droit, sous dir. D. Blanc, Institut Universitaire de Varenne, 2016. [6] Loi prĂ©c. [7] Loi n° 2016-87 du 2 fĂ©vrier 2016 crĂ©ant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, JORF n° 0028 du 3 fĂ©vrier 2016. [8] La vulnĂ©rabilitĂ© liĂ©e Ă lâĂąge constitue une circonstance aggravante dans le cadre de diverses incriminations que le Code pĂ©nal signale par une expression consacrĂ©e particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ©, due Ă son Ăąge, maladie, infirmitĂ© [âŠ] ». [9] S. Hennion, Vous avez dit vieux ? », Dr. Soc. 2020, n° 7-8, p. 666. [10] [11] A. Vignon-Barrault, Les droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e », art. prĂ©c. [12] V. p. 4 et 6 du Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [13] Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [14] [15] V. Lâavis de la Commission nationale consultative des droits de lâhomme CNCDH sur lâeffectivitĂ© des droits des personnes ĂągĂ©es, JORF n° 0176 du 31 juillet 2013, texte n° 101. [16] Rapport Broussy janvier 2013, Rapport du comitĂ© AvancĂ©e en Ăąge » fĂ©vrier 2013, Rapport de la dĂ©putĂ©e Martine Pinville mars 2013, Rapport de lâANESM sur lâenquĂȘte Bientraitance des personnes accueillies en Ă©tablissements dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes », 2015, p. 15, Rapport Firmin le Bodo et Lecocq, Rapport dâinformation par la commission des affaires sociales sur la mise en application de la loi n° 2015-1776 du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement, n° 438 du 5 dĂ©cembre 2017, Rapport Libault du 28 mars 2019 Concertation grand Ăąge et autonomie changer de regard sur la personne ĂągĂ©e et affirmer sa citoyennetĂ© pleine et entiĂšre, Rapport El Khomri plan de mobilisation nationale en faveur de lâattractivitĂ© des mĂ©tiers du grand-Ăąge, 2019, Rapport du DĂ©fenseur des droits sur les droits fondamentaux des personnes ĂągĂ©es accueillies en EHPAD, PrĂ©c. [17] TrĂšs nettement en ce sens, le Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c., passim. [18] Selon les mots dâAgnĂšs Buzin, alors ministre des SolidaritĂ©s et de la SantĂ©. [19] PrĂ©sident du Haut conseil au financement de la protection sociale. [20] [21] DĂ©jouant les espoirs des professionnels du grand Ăąge, le premier ministre Jean Castex sâest bornĂ© Ă annoncer Ă la rentrĂ©e des mesures nouvelles en vue de renforcer la cinquiĂšme branche de la SĂ©curitĂ© sociale branche dĂ©diĂ©e Ă lâautonomie au sein du projet de loi de financement pour la SĂ©curitĂ© sociale PLFSS. V. le Discours prononcĂ© en SaĂŽne-et-Loire le jeudi 23 septembre 2021 [22] [23] Le prĂ©sident de la FNADEPA FĂ©dĂ©ration nationale des associations de directeurs dâĂ©tablissements et services pour personnes ĂągĂ©es a soulignĂ© que le PLFSS ne pourra rĂ©soudre toutes les difficultĂ©s auxquelles lâaccompagnement du Grand Ăąge doit faire face depuis des annĂ©es et qui ont Ă©tĂ© exacerbĂ©es par la crise sanitaire ». Dans un communiquĂ© du 8 septembre, lâAssociation des Directeurs au service des Personnes ĂgĂ©es AD-PA a regrettĂ© quâune fois de plus lâEtat ne tienne pas parole sur ce sujet majeur ; laissant au milieu du guĂ© les personnes ĂągĂ©es, professionnels et familles ayant subi de plein fouet les effets des retards français, mis en exergue par la crise COVID ». [24] La dĂ©fenseure des droits est actuellement Madame Claire HĂ©don. Le terme DĂ©fenseur des droits » sera utilisĂ© dans la prĂ©sente Ă©tude car il vise lâinstitution du DĂ©fendeur des droits, autoritĂ© administrative indĂ©pendante. [25] Pour un constat de lâineffectivitĂ© des droits dans diffĂ©rents domaines, v. A. Vignon-Barrault, Les droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e », Art. prĂ©c., Le maintien Ă domicile les raisons de le favoriser, les outils pour lâappliquer », RDSS 2019. 589 in Dossier Le logement de la personne ĂągĂ©e, Dir. A. Vignon-Barrault, PrĂ©f. M. Borgetto, p. 587, Le respect de la libertĂ© sexuelle des sĂ©niors enjeux et perspectives », RDSS 2020 p. 783, La prise en charge des malades Alzheimer entre protection et autonomie », RDSS 2021, p. 486. V. aussi I. Corpart, Focus sur les atteintes aux droits des personnes ĂągĂ©es accueillies en EHPAD », Le Journal des accidents et des catastrophes 2021, n° 207, p. 3. [26] [27] Pour une synthĂšse du contexte et cadre normatif de la crise sanitaire, v. le Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c., spĂ©c. p. 52 et s. [28] Rapport du dĂ©fenseur des droits, prĂ©c., p. 35. [29] J. Guedj, DĂ©confinĂ©s mais toujours isolĂ©s ? La lutte contre lâisolement, câest tout le temps ! » 36 propositions et pistes pour une politique pĂ©renne de lutte contre lâisolement des personnes ĂągĂ©es, Rapport du 16 juill. 2020. [30] PIDCP, Art. 2, 2 par. 3 et 17. [31] PIDESC, Art. 12. [32] CIDPH, ratifiĂ©e par la France Le 20 mars 2010. [33] CIDPH, spĂ©c. Art. 1 Ă 5. [34] Y. LĂ©cuyer, La prise en compte du vieillissement dans la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme », RDSS 2018 p. 769, in Dossier La personne, sujet de protection du droit, Dir. A. Vignon-Barrault, prĂ©c. [35] ProclamĂ©e par Conseil europĂ©en de Nice, le 7 dĂ©cembre 2000. [36] Charte sociale europĂ©enne, ratifiĂ©e le 7 mai 1999, Art. 11, 23 et E. [37] [38] Loi n° 2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005 pour lâĂ©galitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es, JORF n° 36 du 12 fĂ©vrier 2005. [39] Le rapport annexĂ© Ă cette loi a proclamĂ© Ă hauteur de principe que les conditions de vulnĂ©rabilitĂ© de certains ĂągĂ©s, particuliĂšrement des grands ĂągĂ©s, rendent nĂ©cessaires la rĂ©affirmation et lâexplicitation de ces droits » en veillant Ă concilier autonomie et protection. [40] Art. 1er La protection juridique sâexerce dans le respect des libertĂ©s individuelles, des droits civiques, des relations personnelles, de la dignitĂ©, de lâintĂ©gritĂ© et du droit Ă lâautonomie de la personne, de son logement et de ses biens ». [41] Elle doit ĂȘtre remise Ă la personne ĂągĂ©e lors de son entrĂ©e dans lâĂ©tablissement dâaccueil et rappelle les droits fondamentaux droit Ă la non-discrimination, droit Ă une prise en charge adaptĂ©e, Ă lâinformation, principe du libre choix, du consentement Ă©clairĂ© et de la participation de la personne accueillie. Elle doit ĂȘtre communiquĂ©e Ă chaque rĂ©sident, outre son affichage dans lâĂ©tablissement. [42] ReconnaĂźtre chaque personne dans son humanitĂ© et sa citoyennetĂ©, dans son inaliĂ©nable dignitĂ© et son identitĂ© singuliĂšre, p. 12 ; Favoriser lâexpression par la personne de lâensemble de ses potentialitĂ©s ; Se prĂ©occuper de lâeffectivitĂ© de ses droits, ; Ătre Ă lâĂ©coute de ce que la personne sait, comprend et exprime. Lâinformer de façon loyale, adaptĂ©e et respecter ses dĂ©cisions, ; Garantir Ă tous un accĂšs Ă©quitable Ă des soins et Ă des aides appropriĂ©s, ; ReconnaĂźtre le besoin, pour chaque personne, dâavoir une vie relationnelle, une vie sociale et familiale, une vie affective et une vie intime, ; Proposer Ă la personne un accompagnement global et individualisĂ©, mĂȘme lorsque des aides ou des soins importants sont nĂ©cessaires, ; Faire en sorte que chacun puisse bĂ©nĂ©ficier, jusquâau terme de son existence, de la meilleure qualitĂ© de vie possible, ; Respecter dans leur diversitĂ© les savoirs, les compĂ©tences, les rĂŽles et les droits des familles et des proches, p. 26. [43] Suivant lâexpression forte de Thierry Fossier, inspirateur de la rĂ©forme issue de la loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 sur les incapacitĂ©s. [44] V. F. Gzil et H. Kasprzac, ProtĂ©ger sans diminuer, respecter sans nĂ©gliger », in La maladie dâAlzheimer et le droit approche du respect de la personne malade, RGDM 2014, n° 50, p. 33 et s. Adde S. Berheim-Desvaux, La difficile conciliation de la protection et de lâautonomie de la personne vulnĂ©rable », RJPF avril 2010, p. 8, R. Dijoux, Lâautonomie en droit de la protection des majeurs critiques pratiques », LPA 16 dĂ©c. 2011, n°250, p. 4. [45] A. Vignon-Barrault, La prise en charge des malades Alzheimer entre protection et autonomie », RDSS 2021 p. 486. [46] V. E. Jean, Le droit Ă lâintimitĂ© et Ă la vie privĂ©e de la personne ĂągĂ©e ou handicapĂ©e adulte en Ă©tablissement mĂ©dico-social », in LâintimitĂ© menacĂ©e ? dir. M. Jean et A Dutier, Eres, 2019, p. 77-84. [47] En ce sens, v. le Rapport du dĂ©fenseur des droits, prĂ©c., p. 4 et 5. [48] Rapport prĂ©c., passim. [49] Sur lâensemble de cette question, v. A. Vignon-Barrault, Le contrĂŽle numĂ©rique des personnes ĂągĂ©es » in Smart cities & SantĂ©, Dir. A. Taillefait et M. Lana, t. 76, Institut Universitaire Varenne, Coll. Colloques & Essais, 2019, p. 57. [50] En ce sens, v. le Rapport du DĂ©fenseur des droits, p. 24. [51] Recommandation n° 34, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [52] Recommandation n° 36, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [53] Sur le droit Ă la santĂ© en pĂ©riode de crise sanitaire, v. Pontier, Crise sanitaire et droit Ă la santĂ© », RDSS 2021, p. 661. [54] Article 11 du prĂ©ambule de la Constitution de 1946 La Nation garantit Ă tous, notamment Ă lâenfant, Ă la mĂšre et aux vieux travailleurs, la protection de la santĂ©, la sĂ©curitĂ© matĂ©rielle, le repos et les loisirs ». [55] Sur le dĂ©tail de cette question, v. F. Arhab-Girardin, Lâaide Ă la dĂ©cision mĂ©dicale de la personne ĂągĂ©e vulnĂ©rable », RDSS 2018, p. 779, in Dossier La personne, sujet de protection du droit, Dir. A. Vignon-Barrault, prĂ©c. [56] V. le Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. p. 17 et s. [57] Recommandations n° 18 Ă 30, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [58] V. par exemple CEDH, 29 avril 2002, Pretty C/RU Rec. CEDH 2002, III, §61. [59] CEDH, 17 fĂ©vrier 2005 ; K. A. et A. D. c/ Belgique, req. 42758/98 et 45558/99 § 83 et s. Sur lâensemble de cette question, v. A. Vignon-Barrault, Le respect de la libertĂ© sexuelle des sĂ©niors enjeux et perspectives », RDSS 2020, p. 783. [60] Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c., p. 37. [61] Recommandation n° 53, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [62] Recommandation n° 10, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [63] Recommandation n° 13, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [64] Recommandation n° 15, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [65] Recommandation n° 15, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [66] Recommandation n° 64, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [67] La Recommandation CM/Rec20142 adoptĂ©e par le ComitĂ© des Ministres le 19 fĂ©vrier 2014 sur la base des travaux menĂ©s par son ComitĂ© directeur pour les droits de lâhomme CDDH sâarticule autour de principes destinĂ©s Ă renforcer la libertĂ© individuelle, lâarticle III Ă©nonçant expressĂ©ment que les personnes ĂągĂ©es ont droit [âŠ] de mener une vie [âŠ] autodĂ©terminĂ©e ». [68] Avis du CNCDH sur le consentement des personnes vulnĂ©rables, JORF n° 0158 du 10 juillet 2015, texte n° 126. Adde Y. Favier, VulnĂ©rabilitĂ© et fragilitĂ© rĂ©flexions autour du consentement des personnes ĂągĂ©es », RDSS 2015, p. 702. [69] Lâarticle 311-3 CASF, 3° consacre le droit Ă une prise en charge et Ă un accompagnement individualisĂ© de qualitĂ©, pour lequel le consentement de lâintĂ©ressĂ© doit systĂ©matiquement ĂȘtre recherchĂ©. [70] V. la recommandation n° 63 au titre des mesures prise dans le cadre de de la crise sanitaire, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [71] Sur le dĂ©tail de cette question, v. A. Vignon-Barrault, Les droits fondamentaux de la personne ĂągĂ©e », Art. prĂ©c. [72] Rapport du dĂ©fendeur des droits, prĂ©c., p. 8. [73] Recommandations 10, 13, 14 et 15, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [74] Recommandation n° 3, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [75] Recommandation n° 8, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [76] Sur cette notion, v. E. Hirsch, Approche Ă©thique de la personne atteinte de la maladie dâAlzheimer », in La maladie dâAlzheimer et le droit approche du respect de la personne malade, RGDM 2014, p. 25-31. [77] Art. CASF. [78] Toute personne prise en charge peut Ă©galement faire appel, en vue de lâaider Ă faire valoir ses droits, Ă une personne qualifiĂ©e choisie sur une liste Ă©tablie conjointement par le prĂ©fet, le directeur gĂ©nĂ©ral de lâARS et le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental. Cette personne qualifiĂ©e, sorte de mĂ©diateur, rend compte de ses interventions aux autoritĂ©s chargĂ©es du contrĂŽle, ainsi quâĂ lâintĂ©ressĂ© ou Ă son reprĂ©sentant lĂ©gal. Cette mĂ©diation peut sâinscrire dans une dĂ©marche prĂ©contentieuse et Ă©viter dâĂ©ventuelles actions en responsabilitĂ© pour faute de lâĂ©tablissement. Toutefois, cette mesure est difficile Ă mettre en place V. H. Rihal, La loi du 2 janvier 2002 rĂ©novant lâaction sociale et mĂ©dico-sociale Ă©vite-t-elle la maltraitance en institution ? », RDSS 2006, p. 1000. [79] Confusion avec le reprĂ©sentant lĂ©gal. [80] Rapport DĂ©fenseur des droits prĂ©c., p. 10. [81] Recommandation n° 4, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [82] Recommandation n° 5, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [83] Recommandation n° 7, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [84] Recommandation n° 6, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [85] Sur lâensemble de la question, v. Dossier Le logement de la personne ĂągĂ©e, Dir. A. Vignon-Barrault, PrĂ©f. M. Borgetto, RDSS 2019, p. 587. [86] A. Vignon-Barrault, Le maintien Ă domicile les raisons de le favoriser, les outils pour lâappliquer », Art. prĂ©c. Adde Rapport Libault, p. 21-23. [87] CIDPH Art. 19, Charte sociale europĂ©enne article 23 ; Loi ASV du 28 dĂ©cembre 2015, prĂ©c. Sur cette question, v. A. Meyer-Heine, Politiques publiques et personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes prioritĂ© au maintien Ă domicile au sein de lâUnion europĂ©enne », Revue de lâUnion europĂ©enne 2021, p. 223. [88] Qui a fait lâobjet dâune dĂ©cision devant la Cour europĂ©enne des droits de lâHomme Ă lâoccasion dâun arrĂȘt H. M. c. Suisse CEDH, 26 fĂ©vrier 2002, n° 38187/98, H. M. c. Suisse. [89] Art. 226-4-2 CP issu de la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 â art. 26, pour lâaccĂšs au logement et un urbanisme rĂ©novĂ©, JORF n° 0072 du 26 mars 2014, p. 5809, texte n° 1. [90] Selon les rapports parlementaires, cette disposition avait pour but de pallier les pressions subies par des personnes fragilisĂ©es que leur entourage souhaite voir accueillies en Ă©tablissement alors quâelles-mĂȘmes prĂ©fĂšrent bĂ©nĂ©ficier dâun accompagnement Ă domicile ». [91] La Cour de cassation a rappelĂ© quâil ne suffit pas, pour ouvrir une mesure de tutelle, que la personne ĂągĂ©e soit dans une situation de grande dĂ©pendance Ă lâĂ©gard dâun proche, il faut que soit mĂ©dicalement constatĂ©e lâaltĂ©ration des facultĂ©s mentales de la personne ou de ses facultĂ©s corporelles de nature Ă empĂȘcher lâexpression de sa volontĂ© Cass. 1re civ., 13 fĂ©vrier 2019, n° Note N. Peterka, JCP N 5 juillet 2019, n° 27, p. 30. [92] Recommandation n° 2, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [93] JORF n° 0123 du 28 mai 2008, p. 8801. [94] Art. 2-8 C. proc. PĂ©n. Toute association rĂ©guliĂšrement dĂ©clarĂ©e depuis au moins cinq ans Ă la date des faits ayant, en vertu de ses statuts, vocation Ă dĂ©fendre ou Ă assister les personnes [âŠ] ĂągĂ©es peut exercer les droits reconnus Ă la partie civile en ce qui concerne les discriminations rĂ©primĂ©es par les articles 225-2 et 432-7 lorsquâelles sont commises en raison de [âŠ] lâĂąge de la victime ». [95] Selon le Glossaire du site Stop Discrimination publiĂ© par lâUnion europĂ©enne, lâĂągisme est un prĂ©jugĂ© contre une personne ou un groupe en raison de lâĂąge ». [96] PrĂ©c. [97] Suivant la dĂ©finition donnĂ©e par lâOMS, la maltraitance des personnes ĂągĂ©es consiste en un acte unique ou rĂ©pĂ©tĂ©, ou en lâabsence dâintervention appropriĂ©e, dans le cadre dâune relation censĂ©e ĂȘtre une relation de confiance, qui entraĂźne des blessures ou une dĂ©tresse morale pour la personne qui en est victime. [98] Pour une analyse de la violence financiĂšre en EHPAD, v. le Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c., p. 28-30. [99] Recommandation n° 33 diligenter une mission de lâIGAS sur le recours aux mesures de contention dans les Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [100] Sur ce constat, v. le Rapport du DĂ©fenseur des droits, passim. [101] Art. 7 PIDCP ; art. 15 CIDPH ; art. 3 CESDH. [102] Qui oblige toute personne qui a connaissance de privations, de mauvais traitements ou dâagressions ou atteintes sexuelles infligĂ©s ⊠à une personne qui nâest pas en mesure de se protĂ©ger en raison de son Ăąge, dâune maladie, dâune infirmitĂ©, dâune dĂ©ficience physique ou psychique ⊠» Ă en informer les autoritĂ©s judiciaires ou administratives. [103] InstallĂ©e le 19 fĂ©vrier 2018. [104] V. la note du 18 janvier 2019 articulĂ©e autour de 3 enjeux comprendre les phĂ©nomĂšnes de maltraitance, rĂ©agir collectivement et prĂ©venir la survenance de ces phĂ©nomĂšnes. [105] Recommandations 42 Ă 50, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [106] Rapport du DĂ©fenseur des droits, p. 30 Ă 32. [107] Recommandation n° 43, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [108] Recommandation n° 44, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [109] Recommandation n° 46 prendre des mesures appropriĂ©es pour protĂ©ger le rĂ©sident en EHPAD de toutes reprĂ©sailles Ă son encontre Ă la suite dâune plainte de ses proches concernant des dĂ©faillances liĂ©es Ă sa prise en charge, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [110] Recommandation n° 42, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [111] Recommandation n° 43, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [112] Recommandation n° 49, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [113] Art. L. 1432-1 CSP. [114] Art. L. 1434-2, 2°CSP. [115] IGAS, Le dispositif dâĂ©valuation interne et externe des Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux, rapport Ă©tabli » par C. HESSE et T. LECONTE, juin 2017. [116] Loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative Ă lâorganisation et Ă la transformation du systĂšme de santĂ©, JORF n° 0172 du 26 juillet 2019. [117] Sur le dĂ©tail, v. le rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. p. 33. [118] Recommandation n° 51, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [119] Recommandation n° 1, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [120] Recommandation n° 9, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [121] Recommandation n° 41, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [122] Recommandation n° 11, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c. [123] Plan de mobilisation nationale en faveur de lâattractivitĂ© des mĂ©tiers du grand Ăąge », prĂ©c. [124] Recommandation n° 12, in Rapport du DĂ©fenseur des droits, prĂ©c.